Dans un éditorial suivant le premier confinement, nous avions plaidé en faveur d’une révision de l’utilisation et de la distribution de la Zakaat. Un an après, rien n’a changé, les organisations ont continué dans leur train-train quotidien, sauf pour une certaine coordination entre quelques organisations.
Entretemps, nous vivons une crise économique sans précédent. Le nombre de chômeur continu à accroitre, malgré les affirmations du Bureau des Statistiques dont l’indépendance est de plus en plus mise en doute.
Les économistes ne peuvent prédire ce que l’avenir nous réserve, en terme de croissance économique, ou en terme d’investissement, encore moins en terme de création d’emplois. La situation économique de l’Oummah, sinon celle des Musulmans dans notre pays devait nous inciter à une réflexion profonde en vue de dégager un plan d’action à moyen terme et à long terme.
Nous sommes convaincus que l’économie islamique peut contribuer à sortir la communauté de la pauvreté absolue. L’économie islamique est fondée, rappelons-le, sur trois piliers, notamment les finances islamiques, la zakaat et le waqf.
Il est un fait que le waqf, un investissement perpétuel dont les revenues contribueraient au développement économique de la communauté, a perdu de sa confiance parmi les Musulmans. Des centaines de richesses de la communauté tombent en ruines ou sont laissés à l’abandon. On peut attribuer la paralysie de cette richesse énorme au manque de vision et de compréhension des Mutawallis, ces gérants désignés par le donateur initial pour gérer les biens sous leur responsabilité au profit des pauvres.
Il ne s’agit de chercher des boucs-émissaires. Il est temps que les organisations islamiques, les leaders d’opinion, les responsables des mosquées de s’unir pour mieux comprendre le concept du waqf en vue d’une revivification des waqfs délaissés ou abandonnés à la ruine.
En parallèle, créons de nouveaux waqfs. Partout au monde, le waqf est un concept dynamique qui fait l’objet de recherches et qui explore de nouvelles avenues. En de nombreux pays, il existe des waqfs gérant ici des centres commerciaux, des hôpitaux, des universités, là des blocs d’appartements, des entreprises commerciales telles que la production de planches en Indonésie, des initiatives agricoles comme au Pakistan, donc produisant des revenues conséquentes.
La communauté Musulmane réclame des décideurs et des leaders d’opinion, des économistes et des comptables, des ingénieurs et des architectes, bref de tous les professionnels, qu’ils réfléchissent ensemble en vue de dégager une stratégie pour rendre productifs les waqfs existants et explorer de nouvelles avenues, dont le cash waqf, pour créer des richesses nouvelles, contribuer au développement socio-économique de la communauté, renforcir les capacités, et créer des emplois durables.
Abu Fawaz