Malgré l’épuisement après deux années de guerre contre l’une des armées les plus lourdement armées du monde, le Hamas a fait preuve d’une endurance étonnante. Ses ressources étaient épuisées, mais son courage est resté intact. La détermination du mouvement a rencontré le sens diplomatique des États alliés, aboutissant à une solution brillante : la proposition de Trump ne serait ni rejetée d’emblée ni acceptée telle quelle.
Alors que la pression montait, une réunion cruciale s’est tenue à Doha, la capitale du Qatar, en présence de responsables turcs, égyptiens et qataris. L’objectif était clair: étrangler le Hamas par la voie diplomatique et le contraindre à l’un des deux destins suivants : la reddition ou l’anéantissement.
Parmi les participants figuraient İbrahim Kalın, chef des services de renseignement turcs, son homologue égyptien et de hauts représentants qataris, réunis sous haute sécurité.
Lors des négociations, les médiateurs ont expliqué au Hamas que la question des captifs avait évolué, passant d’un puissant moyen de pression à un fardeau tactique. Les bombardements incessants et l’invasion terrestre d’Israël se sont poursuivis malgré la présence des captifs, prouvant que Netanyahou les avait abandonnés depuis longtemps, les utilisant uniquement comme prétexte à l’agression.
Les discours de Trump et des dirigeants européens tournaient presque exclusivement autour des captifs, les plaçant au cœur du discours politique et médiatique occidental.
Mais le Hamas posait une question stratégique :
« Que perdons-nous réellement si nous les libérons ? » En acceptant de libérer tous les prisonniers, le Hamas éliminerait le prétexte d’invasion invoqué par Israël et révélerait le discours guerrier de Netanyahou. Il briserait également l’étiquette occidentale qui le qualifie de « terroriste refusant la paix ».
Parallèlement, le Hamas tenait des consultations internes avec d’autres factions de la résistance à Gaza, débattant des moyens de briser le siège politique et diplomatique, de se ménager un répit et de gagner un temps précieux.
Ce plan déjouerait la tentative d’Israël d’isoler et de criminaliser le Hamas, tout en offrant à Gaza une marge de manœuvre pour se regrouper et se préparer à la phase suivante.
Une fois les points principaux réglés, le Hamas a rédigé une déclaration méticuleusement formulée : polie, politiquement acérée, et même taillée pour flatter l’ego de Trump.
Un élan diplomatique s’en est suivi.
Commença alors la tâche la plus ardue : convaincre Trump lui-même, malgré la résistance du lobby israélien à la Maison-Blanche et au Pentagone.
L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, téléphona personnellement à Trump, lui affirmant que la proposition était « la meilleure solution possible ». Le lendemain, le président Recep Tayyip Erdoğan appela également Trump, renforçant le même message : l’issue de Doha était la voie optimale.
Conscient que la sécurisation des prisonniers pourrait lui assurer un triomphe politique majeur – et peut-être la cérémonie du prix Nobel de la paix prévue en décembre – Trump accepta.
Résultat : le Hamas a brisé le siège politique, rétabli sa capacité d’action et placé Israël sur la défensive.
Le Hamas devient un acteur politique reconnu. Le groupe, longtemps qualifié de « terroriste », était désormais considéré comme un interlocuteur officiel.
L’appel public de Trump à « cesser immédiatement les bombardements » équivalait à un ordre direct donné à Netanyahou de cesser l’agression.
Derrière la déclaration du Hamas se trouvait un bloc arabo-islamique unifié : Qatar, Turquie, Arabie saoudite, Égypte et Jordanie, lui conférant une légitimité sans précédent.