Libéré sous caution sept mois après avoir été arrêté par les forces de sécurité indiennes, Kamran Yusuf, photojournaliste dans la région de Jammu et Kashmir, pourrait faire face à une condamnation à vie. Parmi la dizaine de charges retenues contre lui, se trouve celle « waging war againt India ».
Ce photojournaliste de 22ans habitant le petit village de Pulwama au Kashmir n’est jamais rentré chez lui depuis le 4 septembre dernier. Ce ne fut que par le biais de chaines d’information que sa famille sut qu’il avait été arrêté par les forces de sécurité indiennes et détenu à New Delhi.
L’arrestation de Kamran Yusuf, photojournaliste freelance qui collabore à plusieurs plateformes de media, est une violation de la liberté de la presse et des droits des journalistes. Il est en fait actif dans la région du Kashmir occupée par l’Inde. Il est accusé de lancer des pierres et de faire la guerre contre l’Inde. Récemment libéré sous caution, suite à la pression de groupes activistes internationales, il court le risque d’être condamné à vie. |
Le Committee to Protect Journalists (CPJ) et Reporters sans Frontières ont demandé aux autorités indiennes d’abandonner les accusations contre Yusuf. Selon le CPJ, le travail de Yusuf prenant des photos autour du conflit au Kashmir est un service public dans l’esprit du journalisme. D’autres groupes de pression se sont aussi prononcés contre ce qu’ils qualifient d’accusations fabriquées contre le jeune journaliste. Pour sa part, Amnesty International craint que les accusations fausses portées contre lui puissent lui faire courir le risque d’un emprisonnement à vie.
Pour les journalistes travaillant au Kashmir, une des zones les plus occupées par des militaires au monde, avec plus d’un demi-million de soldats indiens, les menaces et agressions sont fréquentes.
Selon un rapport de la Federation Internationale des Journalistes publiée en novembre 2107, au moins 21 journalistes ont été tués par rapport à ce conflit.