Le cri de colère et de désespoir est venu, ce weekend, du recteur du collège du St Esprit, établissement scolaire d’élite, fleuron de l’église catholique. Ce recteur a eu le courage d’exposer au grand public son incapacité de mater l’invasion de la drogue synthétique au collège. Il n’est pas hasardeux de dire que d’autres collèges, confessionnels ou publics, vivent la même décadence. Il y un an, le directeur du Collège Islamique (Form 6) exprimait la même difficulté de prise en charge à l’école de drogués devenus des nuisances.
Le comble aurait été désormais atteint avec des étudiants devenus eux-mêmes des revendeurs de synthé, des marchands de la mort. Car, comme le préviennent les spécialistes, avec la synthetique, il n’y point de retour possible. Faute de connaitre ce que contiennent les synthétiques, il n’existe aucune méthode de désintoxication.
Comment en est-on arrivé là ? Il serait trop simpliste d’accuser le gouvernement, que ce soit l’actuel ou le précédent, de complicité. Le mal est plus profond, de l’avis des activistes.
Ne sommes-nous tous pas un peu coupables ? A commencer par les parents, qui faute de dialoguer avec leurs enfants, n’hésitent à leur pourvoir de l’argent sans leur en demander des explications. Viennent ensuite les enseignants, qui dans le souci de s’enrichir par les leçons particulières, ne jouent plus leur rôle d’éducateur. Et les autorités ? Quand la ministre nous dit qu’un ‘ gros travail’ est en train d’être abattu, nous ne demandons qu’à la croire. Or, où en sont les résultats ?
Force est de constater que l’appareil de répression du fléau de la drogue est depuis longtemps grippé. Comme l’a démontré la Commission d’enquête sur la drogue, la police est plongée jusqu’au cou, à tel point qu’elle a recommandé, purement et simplement, le démantèlement de l’unité antidrogue. En prenant la défense de l’ADSU, le PM envoie le mauvais signal.
Qui saura être suffisamment courageux pour lancer un sursaut national ?