Au Yémen, 16 millions de yéménites, soit plus de 50% de la population font face à la faim. 80% de la population a urgemment besoin d’aide humanitaire — dont 12 millions d’enfants. Plus de 85 000 enfants de moins de cinq ans sont morts de faim. Un enfant meure toutes les dix minutes. 400 000 enfants de moins de 5 ans pourraient mourir de malnutrition aiguë “sans traitement d’urgence”. Au Yémen, l’enfance est un enfer. Les enfants meurent par manque de nourriture ou de soins médicaux, pendant la guerre civile dévastatrice. Dans le pays, la moitié des installations médicales ont été détruites ou fermées.
La population du Yémen est victime, victime innocente d’une famine provoquée par une guerre insensée menée par les Saoudiens.
Les organisations humanitaires sont désespérées. “Une peine de mort”. C’est ainsi qu’Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU a qualifié, lundi 1er mars, la baisse des promesses de dons pour assurer une aide au Yémen, ce pays dévasté par la guerre. A l’issue d’une conférence internationale, seulement 1,7 milliard de dollars, sur les 3,85 milliards espérés, ont été récoltés.
Le conflit, déclenché en 2014 par une offensive des rebelles qui ont conquis de vastes pans du territoire, a tué des dizaines de milliers de personnes selon des ONG et poussé des millions d’autres au bord de la famine. C’est la pire crise humanitaire au monde d’après l’ONU.
Dans un contexte de pandémie, la situation a empiré avec la chute des financements de l’aide. “Pour la plupart des gens, la vie au Yémen est désormais insupportable. L’enfance est un enfer”, a déclaré le secrétaire général de l’ONU.
Les enfants qui meurent de faim ne pleurent pas. Ils n’ont plus d’énergie à gaspiller en larmes. Leurs petits corps brûlent leurs ultimes calories pour garder leurs organes en vie. Pour Abdo Sayid, qui à 4 ans ne pesait que 6 kilos, c’était déjà trop.
Autre catastrophe: le système de santé a crashé. A l’hopital Al Sadaka, l’unité des incubateurs est désuète. Les enfants souffrent de malnutrition aigue. Le Yémen appréhende une famine sans précédent, liée avec l’affaissement économique, la perte de moyens de vivre et le détournement et la conversion de l’aide humanitaire en armement.
La Covid 19 a apporté son lot de pression sur le système de santé. Une centaine de décès ont été notés parmi le personnel médical, des jeunes médecins ont quitté le pays. Il n’y a plus de médecins dans 18% des provinces du pays. Il y seulement 10 personnels de sante pour chaque 10 000 habitants, soit moins de la moitie du seuil recommandé de l’OMS.