Un Erdogan viellissant, avec 20 ans au pouvoir et abordant un nouveau mandat de cinq ans, pourra-t-il répondre aux attentes de son peuple, face, notamment, à la cherté de la vie avec un taux d’inflation élevé de 50%?
C’est là ou l’attend le peuple turc après avoir été reconduit au pouvoir après 20 ans.
De plus, Erdogan pourra-t-il tenir ses promesses d’une modernisation du pays, en plus d’une réislamisation? Nombreux sont les observateurs qui avaient misé sur sa capacité de réislamiser le pays, 100 ans après la laïcisation de celui-ci par Mustapha Kemal. Il est à souligner qu’Erdogan provient de la mouvance islamiste d’Erbakan, le leader historique du mouvement islamique en Turquie dans les années 70. Il est vrai aussi que l’image projetée souvent d’Erdogan dirigeant la prière est rassurant alors qu’aucun des autres despotes du monde arabe, que ce soit MBS ou MBZ, ne peut inspirer une telle confiance. De plus, la Turquie peut s’enorgueillir d’être se seul pays du monde musulman capable d’organiser des élections libres et démocratiques, alors que ses congénères se maintiennent au pouvoir sous des dictatures monarchiques ou à la tête de partis uniques où ils raflent 99% des suffrages.
Toutefois, l’évolution de la position de la Turquie dans son refus de soutenir la Suède pour son adhésion à l’Otan demeure la prochaine étape à suivre. Quand on sait que la vente de jets F16 par les Etats Unis est liée à cette question, on pourrait être tenté de deviner l’issue de ce bras de fer.
D’autre part, le renforcement ou non des relations commerciales avec Israël est à suivre.