Diplomatie vire-voltante
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Diplomatie vire-voltante

A l’aube de ses 50 ans d’indépendance, Maurice-t-elle changé de camp en ce qui concerne le soutien à la lutte des Palestiniens pour retrouver leur Etat ? C’est ce que l’on pourrait déduire de la visite-éclair d’un visiteur indésirable. De dire que notre présidente de la République, ignare en politique étrangère, a serré la main teintée du sang des Palestiniens du nouvel ambassadeur d’Israël à Maurice, avec résidence à Pretoria.
Maurice aurait-elle établi des relations diplomatiques avec l’état usurpateur sioniste? Soutiendrait-elle désormais l’usurpation du territoire palestinien, en violation des nombreuses résolutions des Nations Unies ? Avons-nous un ministre des Affaire Etrangères ? Ce sont des questions que les contribuables mauriciens, farouchement opposés aux oppresseurs, se posent par rapport à la question palestinienne, mais aussi sur la question chagossienne et le boycott du Qatar par la dictature saoudienne.
L’information semble avoir été gardée secrète pour des raisons de sécurité. L’ambassadeur d’Israël, basé à Pretoria, Lior Keinan, aurait effectué une visite-éclair à Maurice, pour présenter ses lettres de créance à la présidente de la République. Ni les autorités israéliennes ni le ministère des Affaires étrangères, à Port-Louis, n’ont voulu confirmer la visite du diplomate. Certaines sources affirment que c’est en raison de la tension provoquée par la déclaration de Donald Trump, concernant la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël, qu’aucune information n’est divulguée.
Tous les gouvernements successifs, depuis l’indépendance ont affirmé, haut et fort, leur soutien au peuple palestinien. Sur les caisses de savon, surtout dans les régions à fortes concentrations musulmanes, ils se sont faits un devoir de répéter leur position vis à vis des palestiniens, contre la politique agressive de l’Etat terroriste d’Israël. Et pourtant, en reconnaissant Lior Keinan, le gouvernement commet un outrage, voire une trahison. La nouvelle position de Maurice ne fait que confirmer que le ministre des Affaires étrangères, qui ne fait pas partie de la fameuse cuisine, n’aura pas eu son mot à dire sur la question.
En outre, le faux-pas du Premier ministre au sujet de Diego (voir plus loin), en contradiction avec la position du ministre mentor qui avait réussi l’exploit de rassembler 93 pays à la cause mauricienne, la déclaration de l’ex-ministre Soodhun, annonçant la rupture des relations diplomatiques de Maurice avec le Qatar, et le silence du gouvernement mauricien sur la purification ethnique à l’encontre des Musulmans Rohyngias, permettent de se demander si la politique étrangère de Maurice ne serait pas décidée ailleurs.