L’article paru dimanche dans Haaretz, révélant que l’Université Harvard constitue une immense archive de documents israéliens « par précaution, au cas où Israël disparaîtrait », témoigne d’un changement majeur dans la façon dont l’Occident commence à percevoir le projet sioniste.
Le scénario de l’« après-Israël » n’est plus seulement un sujet de conversation palestinien ou arabe. C’est désormais une option discrètement étudiée au sein des principales institutions de recherche occidentales.
Le simple fait de reconnaître cette possibilité signale déjà une brèche dans l’idée reçue selon laquelle Israël est un État stable, garanti et protégé à long terme.
Plus grave encore est l’impact psychologique sur la société israélienne elle-même. L’idée qu’une prestigieuse université américaine se prépare à l’éventualité de la disparition de l’État touche au cœur même de l’angoisse existentielle du projet sioniste.
Elle érode le sentiment de sécurité, soulève des questions cruciales quant à la capacité de l’État à survivre, accentue la perte de confiance dans ses propres institutions et donne à de nombreux Israéliens le sentiment que même leurs alliés occidentaux ne considèrent plus Israël comme une réalité permanente et inébranlable. Ainsi, la « peur existentielle » cesse d’être un simple slogan politique et devient une véritable mentalité collective, s’infiltrant dans les médias israéliens, la rue et les milieux intellectuels.
L’importance de ce rapport ne réside donc pas dans les archives elles-mêmes, mais dans le message qu’elles véhiculent: l’avenir d’Israël est désormais un sujet de débat, même hors de la région, et l’idée de son effondrement – autrefois rejetée comme propagande ou pure exagération – est devenue un scénario suffisamment sérieux pour être étudié et anticipé.
Ce seul fait suffit à fragiliser l’un des piliers psychologiques les plus solides sur lesquels le projet sioniste a été bâti dès ses origines.
(Source : Islam 21C)




