La situation au Yémen est critique. Mais même si nous ne pouvons pas mettre immédiatement fin à la guerre, nous pouvons agir — et sauver des vies. Mais, seule une solution politique capable de mettre fin à la guerre civile de près de sept ans peut sauver des milliers de vie.
Nos gouvernements sont complices. Malgré la famine, malgré le bombardement d’un bus d’écoliers, des pays comme la France, le Canada, les États-Unis ou le Royaume-Uni continuent à fournir aux Saoudiens des centaines de milliards d’euros de tanks et missiles. Notre gouvernement, malgré ses relations privilégiées avec l’Arabie Saoudite, garde un silence coupable.
L’initiative de quelques organisations non-gouvernementales, en France, au Canada et au Royaume-Uni, de traîner leur gouvernement devant les tribunaux pour leurs ventes d’armes aux Saoudiens mérite d’être saluer. Si elles gagnent, cet incroyable précédent pourrait enfin mettre fin à cette guerre brutale. Ensemble arrêtons la machine de guerre saoudienne et sauvons d’innombrables vies.
Le secret des Saoudiens est qu’ils dépendent presque entièrement de ces gouvernements: pour leur vendre des armes, acheter leur pétrole et leur donner une légitimité. Mais le meurtre brutal du journaliste Jamal Khashoggi a ébranlé le soutien inconditionnel de ces mêmes gouvernements. C’est la plus belle occasion de braquer les projecteurs sur l’Arabie saoudite pour en finir avec les bombardements inhumains du Yémen.
La décision du président américain de faire un pas pour désamorcer ce que l’ONU qualifie de pire crise humanitaire en ne déclarant plus les opposants Houthis comme des terroristes est appréciable, mais insuffisante. Car il s’agit en fait d’une guerre par proxy entre l’Arabie Saoudite et l’Iran. Sans une volonté politique de la part de ceux qui peuvent influer sur l’Arabie Saoudite, les Houthis ne bougeront pas, car ils considèrent les Etats Unis comme le grand satan.
Le monde reconnait que ce conflit est la racine de la famine et de la destruction de l’économie. Il est plus qu’impératif de trouver une solution politique à ce conflit qui dure plus de six ans et qui a déjà fait fuir plus de 400 000 personnes du pays.
L’Oummah ne peut continuer à se taire face à la détresse des yéménites. Agissons vite pour sauver des vies. Faisons pression sur les décideurs politiques pour qu’une solution rapide soit trouvée.
Ne laissons pas mourir les enfants.
Abu Fawaz