La décision de permettre la projection du film controversé Kashmir Files serait-elle motivée politiquement ? Saura-t-on jamais qui sont ceux qui ont revu la décision initiale du Film Classification Board d’interdire ce film et de lui accorder un visa 18+?
Le fait que ce film ait bénéficié de la bénédiction personnelle du Premier ministre indien en dit long sur les motivations de son réalisateur. De nombreuses voix se sont élevées sur les réseaux sociaux, notamment, pour qualifier ce film de pure propagande politique. En plus, il pourrait attiser la haine contre les Musulmans du Cachemire et, par extension ceux vivant en Inde.
A voir les exclamations belligérantes des acteurs, dont Anupam Kher, on peut mieux comprendre les motivations du réalisateur.
Parmi les inexactitudes, il convient de relever que les musulmans furent les premières victimes de ce soulèvement et l’exode des hindous kashmiris était organisé par le pouvoir politique en place afin de permettre à l’armée indienne de massacrer ceux qui restaient. Sur le plan politique, c’est le BJP qui était au pouvoir au Cachemire occupé à l’époque alors que le film a attribué le pouvoir au Parti du Congrès.
Il faut aussi savoir qu’en certaines régions de l’Inde, les bureaux ont été fermés pour permettre aux fonctionnaires de voir ce film. Dans une autre région, des policiers ont eu une demi-journée de congé pour se rendre au cinéma.
Pour mieux comprendre les visées politiques de ce film, il faut savoir que le réalisateur Vivek Agnohotri, est un propagandiste du BJP, souvent vu à la télévision prenant la défense de ce parti ou réécrivant l’histoire en faveur de ce dernier. Quant aux intérêts d’Anupam Kher, il faut savoir que son épouse est membre du BJP. L’autre acteur, Mithun Chakraborty est un politicien du même parti.
Sur le plan local, si l’on s’attendait, au début, à ce que Kashmir files n’ait pas trop d’impact sur les relations intercommunautaires à Maurice, on a vite déchanté en voyant des gens habillés en orange ou encore des jeunes portant un foulard orange, pour aller au cinéma. De son coté, la Société Islamique de Maurice a déploré, dans un communiqué émis pour saluer la Journée internationale pour combattre l’islamophobie, que le film Kashmir Files ait été autorisé alors qu’il est qualifié de propagande politique et est estimé susceptible de provoquer des sentiments inamicaux vis-à-vis d’une partie de la population. La SIM fait appel aux Musulmans de ne pas céder à une quelconque utilisation abusive de ce film aux fins de l’islamophobie.
Par ailleurs il faut savoir que l’American Indian Forum a saisi le judiciaire en Inde pour contester la projection de ce film.