50 ans après la révolte des étudiants contre le système d’éducation en place à l’époque, qu’est-ce qui a changé ? Notre système éducatif est pourri : il nous transforme en moutons et nous gave de leçons particulières au lieu de nous apprendre à réfléchir.
Tels sont les propos du fondateur du National Forum for Colles in Mauritius qui se dit vouloir combattre les inégalités scolaires et promouvoir le dialogue chez les étudiants.
«Le but du NAFCO, selon sa nouvelle présidente, Saniya Hossenbocus, c’est justement de faire savoir aux élèves que c’est à partir de la manifestation de mai 75 que l’éducation va devenir gratuite. «Les jeunes ne connaissent pas cet événement car dans les manuels d’histoire/géographie des élèves du primaire, la manifestation du 20 mai 1975 n’y est pas incluse.», explique-t-elle, avant d’ajouter que c’est à travers le NAFCO que cette partie de l’histoire est aujourd’hui remise en lumière.
Saniya Hossenboccus fait un constat accablant : « il y a peu d’élèves engagés. Beaucoup ne comprennent pas le but d’un tel mouvement. Les jeunes d’aujourd’hui sont surtout centrés sur leurs futures carrières, leur CV et leurs études. Il faut vraiment changer la donne et à leur faire comprendre que leur engagement social est aussi important et qu’il faudrait trouver un équilibre.»
Elle relève le désengagement progressif de certains élèves face aux enjeux sociétaux représentent des défis majeurs. « Pour ma génération, dit-elle, c’est un appel à l’engagement. »
Un vent nouveau souffle-t-elle chez les étudiants, espérons-le, car il y va de l’avenir de Maurice.
Mais ce que les étudiants ne saisissent pas, c’est que le système profite à certains, aux décideurs politiques en premier, aux chefs religieux, aux pontes du secteur privé, aux hauts-cadres de la fonction public et tant d’autres qui ont exploite le suivisme pour maintenir une mainmise dans leur champs d’action respectif.
C’est ainsi que, suivant leur peers, les étudiants en savent plus prendre de décisions, ils sont devenus des suiveurs aveugles. Les réseaux sociaux, auxquels ils sont devenus des addicts, n’encouragent pas la réflexion.
Autre facteur omis par le NAFCO, c’est la tendance à la baisse de la lecture chez les jeunes et les adultes. Il ne fait aucun doute que des jeunes qui lisent cultivent la pensée critique. C’est là le drame, d’ailleurs tant décrié, par les pédagogues et autres observateurs de la société.