Nul ne peut contester qu’il est du devoir du Musulman d’inviter vers le bien et d’interdire le mal. L’Imam an Nawawi soutient qu’il y a consensus au sein de l’Ummah à l’effet qu’il s’agit d’un acte obligatoire, fard. Toutefois, il est déplorable que le Musulman soit indifférent face aux nombreux maux qui rongent la société.
Allah (SWT) a honoré l’Ummah en la rendant meilleure nation parce qu’elle ordonne le bien et interdit le mal. Allah (swt) dit : « Vous êtes la meilleure communauté qu’on a fait surgir pour l’humanité, vous ordonnez le bien et vous interdisez le mal et vous croyez en Allah. » [S3 :110]. Aussi Allah (swt) a différencié entre les croyants et les hypocrites sur la base de l’action d’enjoindre le bien et d’interdire le mal. Allah (swt) dit : « Les hypocrites, hommes et femmes, se ressemblent les uns aux autres. Ils commandent le mal et interdisent le bien…[9 :67]
L’Imam Muslim rapporte qu’Abu Said al Khudri (ra) a dir : « J’ai entendu le Prophète (saw) dire : « Quiconque a trouve un Munkar, qu’il le change par ses mains, et s’il ne peut le faire, qu’il le fasse par sa langue, et s’il ne peut toujours pas le faire, alors qu’il le déteste et rejette dans son cœur et ceci est le plus faible (degré) de l’Imaan.
Le devoir d’interdire le mal est une obligation et le délaisser est un péché semblable aux péchés commis par le délaissement de toute autre fard.
Pourquoi les Musulmans sont-ils indifférents face au mal ? Pourquoi sommes-nous devenus léthargiques ?
Une des raisons à ces questions demeure le manque de compréhension de la déclaration de la foi La ilaha illa Allah. La déclaration de l’unicité d’Allah a une dimension activiste, incitant à agir, à prendre position, à dénoncer, à protester et à interdire. Il s’agit aussi d’une déclaration politique, attestant qu’il n’y a aucune puissance, aucune autorité excepte Allah (swt). Selon Sayyid Qutb, il s’agit d’une déclaration de guerre contre le mal, contre la corruption, contre l’exploitation, bref, contre Taghout.
Profitons de Ramadan pour y réfléchir.