Après l’épisode de données biométriques de la carte d’identité national, la question de la liberté individuelle suscite de nouvelles craintes avec l’allocation au géant chinois Huawei pour la fourniture de milliers de cameras à Mauritius Telecom (MT).
Le premier juillet 2019, 4,000 caméras intelligentes, sous le projet Safe City, seront opérationnelles sur nos routes sur 2,000 sites à travers l’ile. Huawei, le géant chinois des télécommunications, a fourni les caméras à Mauritius Telecom (MT) qui a signé un contrat de Rs 19 milliard avec l’état sur une période de 20 ans. Huawei est soupçonné d’être un élément du système d’espionnage de la Chine.
Officiellement très peu d’informations ont transpiré jusqu’à maintenant sur l’usage de caméras mais la liberté individuelle sera sans doute au coeur des débats dans les prochains mois. C’est plutôt sur le site internet de Huawei que le responsable du projet à la police, Le Deputy Commissioner of Police, Krishna Jhugroo a affirmé que le projet sera un des outils que le gouvernement compte introduire pour faire de l’Ile Maurice un endroit plus sûr.
De l’avis des observateurs, il se pourrait que le gouvernement utilise la sécurité routière comme argument pour faire accepter le projet par la population. Il est à craindre, selon ces mêmes observateurs, que ces cameras soient utilisés à des fins d’espionnage. Interroge par un hebdomadaire, le ministre des TIC aurait évité d’en dire plus. La question de la liberté individuelle demeure d’autant plus que Huawei suscite des suspicions ailleurs. (voir plus loin). En attendant le 1er juillet 2019, date de la mise en opération de ces cameras, il faut s’attendre à débats intenses autour de la liberté individuelle. ________________________________________________________________
Huawei suscite aussi des interrogations ailleurs
L’arrestation de Meng Wanzho, la directrice financière et fille du fondateur de Huawei, le premier décembre 2018 au Canada jette des zones d’ombre sur le géant chinois des télécoms et numéro deux mondial des Smartphones après Samsung. Beaucoup de pays ont fermé la porte à Huawei dont l’Inde, la Nouvelle Zélande, l’Australie, le Japon et les Etats Unis. Dans un article publié par le Daily Mail, le porte-parole du Prince’s Trust fondé par le Prince Charles déclare que l’ONG n’accepte plus les donations de la part de Huawei.
Pour sa part, le milliardaire américain Georges Soros, a ouvretement exprime des doutes a proposa de Huawei au récent Sommet de Davos. Pour Soros, la Chine n’est pas le seul régime totalitaire au monde, mais il est le plus riche, le plus fort et le plus avancé en termes de technologies. « Ce qui fait de Xi Jinping, affirme-t-il, l’ennemi le plus dangereux des sociétés libres et démocratiques.» Au dire du milliardaire, les autorités chinoises pourraient se servir de l’intelligence artificielle et du «machine learning» pour asseoir complètement un régime totalitaire à travers le pays. Un scénario qu’il qualifie de «danger sans précédent».
Les soupçons pesant sur Huawei nous poussent à nous poser des questions sur les objectifs pas très clairs du gouvernement mauricien sur l’utilisation des 4,000 caméras.
Affaire à suivre.