La pandémie de la Covid 19 serait en passe d’accrocher à son tableau de chasse une première victime institutionnelle. En effet, la presse écrite, chez nous comme ailleurs, pourrait, passer à la guillotine et ce serait bien dommage pour une institution, qui se dit quatrième pouvoir et qui a contribué à révéler au grand jour de nombreuses dérives totalitaires ou scandaleuses.
Il est certain que le confinement en 2019 a porté un coup désastreux à la presse écrite. Alors que certains titres tentaient encore de se relever, le deuxième confinement pourrait être le coup de grâce pour une institution vielle de 244 ans.
Parmi les facteurs qui auront contribué au déclin de la presse écrite se trouve la carence en publicité. Avec les activités économiques mises en veilleuse et un avenir incertain, peu d’entrepreneurs sont enclins à investir dans la publicité. Alors que les commerces s’efforcent encore à sortir la tête de l’eau, le nouveau confinement aura un impact important sur les chiffres d’affaires.
Il faut savoir que certains groupes de presse ne dépendent pas que de la vente des journaux pour vivre. Un groupe qui s’est fait une réputation dans ses petites annonces prendrait des allures d’agence immobilière. Il y a cet autre groupe de presse dont l’événementiel est devenue une source importante de revenues. Il a bien tenté d’organiser quelques événements ces derniers mois, sans grand succès, le public ne disposant pas de ressources financières suffisantes.
Autre facteur qui pourrait nuire à la presse écrite, le peu d’intérêt des jeunes à la lecture. De nombreux jeunes rencontrés, dont des étudiants à l’université, avouent ne pas lire les journaux. En fait, la faible fréquentation des bibliothèques n’inquiètent plus.
Par ailleurs, il est reconnu, à Maurice comme ailleurs, que la pandémie de Covid-19 n’en a pas moins « accéléré » la transition du papier vers le web. A l’heure où pas loin de 3 Mauriciens sur 4 « consomment » l’information en ligne, l’accès étant gratuit, cette tendance n’est d’aucun apport financier aux titres concernés. L’arrivée du haut débit et le fait que journalisme se conjugue avec « Web » a davantage bouleversé et compliqué la situation. Le bouleversement technologique a aussi rabaissé la barrière à l’entrée dans l’industrie de la presse. Ce qui a permis l’accès à des propagandistes à la solde des décideurs politiques.
La presse écrite mérite-t-elle cependant d’être sauvée ? A réfléchir.