Fidèle à son habitude de focaliser par la lettre pastorale du carême chrétien sur des questions de brulantes actualités, le cardinal Piat invite à réfléchir sur les ramifications de la drogue et son impact sur les institutions. Quel contraste avec les sermons du vendredi ou, semaine après semaine, nos imams nous serinent les oreilles avec des messages insipides ou accessoires.
Comme chaque année, le début du carême catholique est le moment choisi par le cardinal Maurice Piat pour appeler les Mauriciens à la réflexion. Cette année, c’est le thème «marcher ensemble c’est ouvrir un chemin d’espérance» qu’il a développé dans sa lettre pastorale.
Le coût de la vie qui augmente substantiellement, la guerre en Ukraine, la situation dans de la paix dans le monde, ne sont pas les seules préoccupations de l’évêque du diocèse de Port-Louis. Les ramifications révélées ou attendues sur le trafic de la drogue liées aux affaires en cours retiennent son attention. «La drogue circule facilement dans le pays. Elle affaiblit la jeunesse et la détruit, de même que les familles. Et pire, elle corrompt nos institutions et les affaiblit. L’attrait de l’argent facile fait un mal immense. Et c’est un problème national. Il faut trouver un chemin pour passer.»
Il convient aussi de lire la lettre pastorale en corollaire avec l’interview du vicaire général du diocèse de Port Louis publié dans Weekend, où Jean-Maurice Labour, affirme avoir honte pour son église. ». Ces mots lourds de sens semblent avoir échappé à l’opprobre général. Abordant la question des abus sexuels, notamment sur des enfants, par des prêtres, Labour avoue que ce n’est pas un sujet qu’on aborde avec joie. «J’ai honte pour mon Eglise, je souffre pour elle et je me dis : nous payerons cher ce que nous sommes en train vivre. » Enchainant sur la polémique de l’autorisation ou non aux prêtres catholiques de se marier, il en lance une autre : quelle garantie que les hommes mariés devenus prêtres ne tromperont pas leurs femmes?
Et voilà qui relance les débats sur les anachronismes de l’Eglise. Gardons-nous de commenter, pour l’instant.