Le défi de revaloriser le Khutbah
Actualité Featured

Le défi de revaloriser le Khutbah

L’initiative d’un groupe de réflexion en vue de rendre le khutbah plus près percutant, plus près de l’actualité que nous vivons, mérite que l’on s’y attarde. A partir de ce Ramadan, sera postée sur la page facebook   Khutbah la réflexion du vendredi et chaque vendredi, un nouveau khutbah, une nouvelle réflexion sur ce qui touche de près aux Musulmans. L’initiative revient à un groupe de réflexion, pour l’instant anonyme, qui s’est mis pour objectif de revaloriser le khutbah.

Le constat est accablant: la majorité des personnes qui vont à la mosquée pour la prière du vendredi n’y arrivent que vers la fin du Khutbah. Ecouter des histoires insipides, d’un vendredi à l’autre, est devenu un calvaire pour ceux qui réfléchissent. Pour ceux-ci, il n’y a pas de lutte plus difficile que d’écouter des khutbah qui vous engourdissent le cerveau. On serait tenté de penser que le contenu de ces khutbahs fait partie d’une stratégie pour éloigner les gens de la pensée critique.

Selon le savant Khaled Abou El Fadl, les mimbars sont symboliquement celui du Prophète Muhammad (saw) et y prendre la parole relève d’une responsabilité énorme. Il s’agit d’une position sanctifiée et celui qui l’occupe se doit d’être à la recherche de la vérité, de la justice et de la connaissance. Il s’agit, selon le Prof El Fadl, d’un engagement entre l’orateur et la congrégation, d’un pacte de confiance que l’orateur abordera les sujets qui sont les plus pertinents aux Musulmans. Imaginez d’une part, un khutbah sur les dangers de l’islamophobie, ou encore sur les menaces des jeux de hasard sur la société, et de l’autre, celui où le prêcheur vous explique comment faire le wudhu. Lequel vous rendra-t-il fier d’être Musulman?

La position selon laquelle le khutbah devait être apolitique ou loin de la politique relève d’un non-sens dans un monde où toutes les décisions relèvent de la politique. L’Islam pratiquée aux Emirats Arabes Unis par exemple, relève des Accords d’ Abraham, une initiative hautement politique. Se taire face aux injustices et aux abus est politique, car il s’agit d’une prise de position, celle de l’indifférence.

En défiant et condamnant les pratiques injustes à Makkah,  Muhammad (saw), assumait un rôle non moins politique. C’est pour cela que son appel à « La ilaha illa Allah » fut reçu avec tant d’opposition.