C’est le mot d’ordre lancé cette semaine par un groupe d’activistes qui estime que l’industrie du cinéma indien est utilisée à des fins propagandistes et islamophobes. Ce groupe d’activistes, déjà initiateur d’une réflexion au sein de la communauté par le biais d’un sermon publié sur Facebook chaque semaine, compte accentuer son action en vue d’amener les Musulmans à boycotter les films et les séries indiens.
Apres Kashmir Files, qualifié de pure propagande politique pour attiser la haine contre les Musulmans du Cachemire et, par extension ceux vivant en Inde, Kerala Story vient de sortir sur les écrans. Ce film, qui se dit inspiré d’histoires vraies, relate la soi-disant disparition de 32 000 femmes pour se joindre à l’ISIS. Or, après protestations, le réalisateur a concédé que cette aventure ne concernait que trois filles.
Tout comme Kashmir files, Kerala Story contient de nombreuses inexactitudes visant à fausser la vérité et attiser la haine envers les Musulmans.
Il faut savoir que le gouvernement indien, contrôlé par le BJP, s’est engagé à réécrire l’histoire en effaçant des pages entières relatives à la contribution des Musulmans en Inde. C’est ainsi que deux mois de cela, les manuels scolaires étaient purgés des références aux Musulmans.
Dans le même registre, une quinzaine de films, dont Kerala Story, ont été produits ou sont en voie de réalisation pour plaire aux décideurs du BJP et soutenir leur action islamophobe.
Dans une analyse sans fard de cette situation, CJ Werleman, dont les vidéos sur Internet commandent le respect, estime que Bollywood contribue à la haine envers l’Islam et les Musulmans.
De son cote, le leader d’un parti politique en Inde, Jitendra Awhad, a déclaré, sur Twitter, que Kerala Story propage le mensonge et son réalisateur doit être pendu en public. Awhad accuse Vipul Amrulal Shah de vouloir diffamer ses propres sœurs. De tels films, affirme-t-il, sont faits pour inciter à la violence et la haine sur la base de mensonges et en vue de gagner des élections.
Il convient aussi de souligner, qu’à l’exception de l’acteur indien, Naseeruddin Shah, qui revendique son appartenance à l’Islam et son citoyenneté indienne, les autres grosses pointures musulmanes, tels que les trois Khans, se sont cachés dans un silence complice face à la montée de l’islamophobie en Inde.
