La Chine ne craint rien. Avec le soutien acquis de nombreux états musulmans, elle ne subira aucune conséquence économique pour éradiquer les Musulmans du pays. En effet, la démarche de sinoïsation des Musulmans de l’ethnie Hui, débuté en 2018, a pris une nouvelle dimension, il y a deux semaines. Des minarets et des dômes des mosquées, dont certaines franchement agrandis, font l’objet d’une destruction visant à rendre leur architecture conforme à l’architecture chinoise.
Il faut comprendre, par ces explications, que les Hui sont désormais les cibles du plan de sinoïsation des Musulmans en Chine. Les mêmes étapes mises en place à l’encontre des Musulmans Ouighurs dans la province de Xinjiang sont suivies en vue de réduire les Musulmans de l’ethnie Hui au silence et, dans le long terme, poursuivre l’épuration ethnique.
Sinon comment expliquer la nouvelle vague de violence initiée à l’encontre des Hui, qui sont pourtant des chinois, parlant le mandarin comme les Han, et complétement intégrée à la population? Contrairement aux Ouighours qui, eux, sont turcophones et écrivent de droite à gauche.
La démolition annoncée de l’ancienne mosquée fait suite à la décision d’une cour de justice considérant l’expansion des minarets et des dômes illégale. La police a lancé aux protestataires un avertissement à l’effet qu’ils seront poursuivis pour « actes criminels » et « d’avoir troublé l’ordre social ».
Des centaines de policiers avaient été déployés l’avant dernier weekend et ont procédé à des arrestations principalement dans la ville de Nagu. Des officiels de Nagu, de la province de Yannan voulaient aller de l’avant avec la destruction de quatre minarets et celle du dôme de la mosquée Najiaying, qui date du 13 e siècle. La mosquée avait procédé à l’expansion des minarets et du dôme, acte jugé illégal par une cour locale.
Il faut savoir que le Yunnan est un quartier important pour les Hui, un groupe ethnique majoritairement musulman qui est devenu la cible du Parti communiste suivant la directive du Président Xi Jinping de sinoïser les minorités ethniques et religieuse du pays.
La Chine, faut-il le rappeler s’est embarquée, depuis l’avènement au pouvoir de Xi, dix ans de cela, à instaurer un contrôle sévère sur les Musulmans sous le prétexte de combattre le terrorisme et la pensée extrémiste. Plus d’un million d’Ouighours de la province de Xinjiang sont internés dans des camps de concentration depuis 2017 sous le couvert de programme de rééducation.
Par ailleurs, depuis janvier 2019, la Chine a adopté une loi visant à rendre l’Islam compatible au socialisme. Selon le journal anglophone Global Times, cette loi viserait à réécrire comment l’Islam doit être pratiquée. Huit organisations, dont les noms ne sont pas connus, avaient accepté de guider l’Islam en vue de la rendre compatible au socialisme et mettre en application des mesures pour sinoïser la religion.