L’approvisionnement des Palestiniens en eau potable, voire la privation de l’accès à cet élément essentiel est devenue l’arme la plus redoutable à Israel pour exacerber sa politique d’apartheid. Depuis juin dernier, cette politique a pris une nouvelle tournure avec la principale compagnie des eaux en Israël, réduisant l’approvisionnement en eau de Bethléem et d’Hébron en Cisjordanie
L’Autorité de l’eau palestinienne a qualifié de “raciste” et “discriminatoire” la décision de réduire l’approvisionnement en eau de Bethléem et d’Hébron. Dans cette région, les villageois non-raccordes au réseau, achètent l’eau à des camions-citernes, payant 4 fois plus que le tarif moyen de l’eau pour un usage privé.
La compagnie nationale israélienne des eaux Mekorot a réduit la quantité quotidienne d’eau fournie aux villes d’Hébron et de Bethléem en Cisjordanie occupée, a déclaré samedi l’Autorité de l’eau palestinienne (AEP).L’Autorité de l’eau palestinienne (AEP) a déclaré que Mekorot a réduit l’approvisionnement en eau de 6 000 tasses, privant ainsi les Palestiniens d’un accès suffisant à l’eau, en particulier lors de la hausse des températures estivales actuellement observée en Cisjordanie.
Il s’agit, selon l’Autorité Palestinienne, d’une mesure discriminatoire qui s’ajoute aux politiques racistes pratiquées par les autorités d’occupation. Les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza assiégée souffrent depuis longtemps d’un approvisionnement en eau insuffisant et de sécheresses, Israël contrôlant 80 % des réserves d’eau du territoire occupé. Les agriculteurs, en particulier, ont rencontré d’énormes difficultés pour cultiver leurs terres en Cisjordanie en raison des restrictions d’approvisionnement en eau, alors que les colons israéliens illégaux ne sont pas confrontés à de tels obstacles.
Les Israéliens, y compris les colons illégaux de Cisjordanie, consomment en moyenne 247 litres par personne et par jour, soit trois fois plus que les Palestiniens, qui consomment en moyenne 82,4 litres par jour, selon l’ONG israélienne B’tselem. La consommation d’eau par Palestinien est en moyenne inférieure à la quantité recommandée au niveau international par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconise 100 litres par jour. La disparité dans l’approvisionnement en eau des Palestiniens et des Israéliens n’est qu’une des inégalités auxquelles sont soumis les Palestiniens aux mains d’Israël, qui occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis 1967.
Alors que les colons juifs disposent de piscines sur leur toit et de pelouses vertes, les palestiniens doivent économiser chaque goutte d’eau pour faire pousser leurs légumes.
Depuis le début de l’occupation en 1967, Israël contrôle toutes les ressources en eau dans les territoires occupés. Avec les accords d’Oslo de 1995, on semblait s’orienter vers une égalité dans la répartition des ressources en eau. Ce territoire est parsemé de colonies toujours plus nombreuses, et contient également la majorité des terres agricoles et des sources d’eau. Le gouvernement israélien y garde aujourd’hui encore le contrôle. Dans les accords d’Oslo, Israël s’est vu attribuer 80 % de l’eau provenant de l’aquifère de montagne.
Jusqu’à ce jour, l’eau reste presque entièrement entre les mains d’Israël, ce qui entraîne des inégalités flagrantes. Alors que les citoyen·ne·x·s israélien·ne·x·s ont toujours suffisamment d’eau en Israël et dans les colonies, les autorités militaires israéliennes limitent l’accès de la population palestinienne dans les territoires occupés par le biais d’ordres militaires. L’armée israélienne ne délivre presque jamais d’autorisations pour de nouvelles pompes, puits ou autres infrastructures. Même la collecte de l’eau de pluie est interdite dans la plupart des régions de Cisjordanie. L’armée israélienne détruit régulièrement des citernes ou des bassins d’eau de pluie.
Selon l’ONU, 660 000 Palestinien·ne·x·s de Cisjordanie n’ont qu’un accès limité à l’eau, et près de 420 000 personnes consomment en moyenne moins de 50 litres par jour et par personne. Une quantité bien inférieure aux 100 litres recommandés par l’OMS. Selon l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem, le prix de l’eau que la population palestinienne doit acheter est jusqu’à huit fois plus élevé que celui des colonies