Editorial

A qui profite l’exclusivité ?

Les récentes réponses de la ministre pour la Protection des consommateurs  a été plus que décevante. Novice dans le domaine, elle semble  avoir emprunté la voie de ses mentors, qui répondent  à des questions d’intérêt general par des coups en touche, si ce n’est pour remonter les frasques alléguées de l’ancien régime.

C’est ainsi qu’à la question du leader de l’opposition d’alors, la ministre de la Protection des consommateurs refuse de rendre public un rapport de son propre ministère sur l’importation parallèle des médicaments. Elle refuse de reconnaitre la souffrance des consommateurs face  aux hausses excessives du prix des médicaments.

La mise en application du régressive mark up n’a fait qu’empirer la situation, et ce grâce à la mauvaise foi de l’industrie pharmaceutique et la complicité des importateurs. Une demande auprès de la Commission de la concurrence pour une nouvelle enquête sur le marché des médicaments en vue de déterminer s’il y des importateurs pratiqueraient de la surfacturation des médicaments  à l’importation est, semble-t-il restée lettre morte.

Depuis la mise en place du regressive mark up, les importateurs semblent avoir décidé, comme un cartel, d’imposer le taux maximal de profits permissible sous la loi, d’où la hausse excessive et perpétuelle de prix sur les médicaments. 

Ce qui confirme ce qu’on savait déjà, le Big Pharma n’est pas une organisation caritative. Le temps est révolu où l’on estimait l’industrie pharmaceutique au service des patients. Avec l’emprise de gens comme Bill Gates dans cette industrie, il est clair qu’ils sont là pour de gros profits.  Pire, l’industrie pharmaceutique est connue pour avoir une culture profonde de corruption.

Chez nous, nous l’avons subi de plein fouet en pleine crise de la Covid et du confinement. L’industrie n’est pas là pour venir en aide aux peuples. Certains fabricants n’ont pas hésité, avec l’acquiescement, pour ne pas dire la complicité de certains importateurs, nouvellement convertis dans le big business des pharmaceutiques et avides de gains faciles vite accumulés, à plumer les gouvernements et par extension, les contribuables.

Il est impératif que les consommateurs réalisent cet état des choses et refusent de se faire exploiter. Refuser, par exemple, de subir la surprescription de médicaments par des médecins sous influence des laboratoires, insister sur l’achat de génériques ou des substituts moins chers et faire pression pour le changement de régime d’importation devront être les priorités des consommateurs.

La réalité est que le gouvernement se fiche royalement des souffrances des consommateurs, car le Big Pharma finance les campagnes électorales.

Abu Fawaz