Aussi inédite qu’elle puisse être, l’ONU n’ayant jamais expulsé un état-membre, la démarche de nombreux activistes et organisations non-gouvernementales, démarche qui prend de plus de l’ampleur, mérite que l’on s’y attarde.
D’abord, l’ONU peut-elle expulser un de ses membres? Le chapitre 2 de l’Article 6, de la Charte des Nations Unies définit quand un membre de l’ONU peut être expulsé de l’organisation. La Charte affirme: « This can be done when a member state has persistently violated the principles of the United Nations Charter.”
Or, les Etats Unis ont démontré une constance dans la violation de la Charte en se proclamant gendarme mondial, pouvant instaurer leur dictat là où ils le veulent, sans qu’aucune sanction ne puisse être prise à leur encontre. Souvenons-nous de l’intervention des US en Iraq, et le massacre de milliers de civils appelés alors dommages collatéraux, sur la base d’un mensonge fabriqué de toutes pièces. Souvenons-nous aussi de l’occupation, pendant de longues années de l’Afghanistan par ce pays vagabond.
Entretemps, le vent est en train de tourner. La puissance de Brics, élargi, pourrait influer largement sur la politique étrangère des Etats Unis. Déjà, aura-t-on noté un changement de ton de Biden vis-à-vis de Netanyahu. Et Blinken qui concède, après s’être fait humilié à plusieurs reprises, qu’une solution est possible reconnaissant du positif dans les propositions du Hamas.
L’autre développement à ne pas mettre au second plan: l’affirmation du ministre des affaires étrangères de l’Arabie Saoudite faite et confirmée par pas moins que Muhammad Bin Salman à l’effet que ce pays n’entretiendrait pas des relations diplomatiques avec Israël, à moins qu’un état Palestinien indépendant ne soit reconnu sur la base des frontières de 1967. Ce fut un énorme coup de de massue à la position américaine.
D’autre part, des observateurs se demandent qui est la communauté internationale ? Où se trouve cette communauté internationale? Il est évident que toutes les institutions mises en place par les Nations Unies fonctionnent au gré des Etats Unis.
D’un point de vue général, le Brics contrôlant une large part de l’économie mondiale, avec ses nouveaux adhérents, en plus du commerce mondial sur le Canal de Suez, exige des Etats Unis de se remettre en question.
Les pays du Sud ne veulent plus qu’on leur impose les idées coloniales d’autrefois. Le Global South, dont on fait souvent référencé ces derniers temps, pourra-t-il faire entendre sa voix ?
Abu Fawaz