Guerre Israël-Gaza : Marwan Barghouti, l’homme-clé pour une trêve?
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Guerre Israël-Gaza : Marwan Barghouti, l’homme-clé pour une trêve?

Emprisonné depuis vingt ans pour des attentats qu’il n’a jamais reconnus, intransigeant mais favorable à des négociations avec Israël, le leader palestinien reste un symbole d’espoir pour ses compatriotes. Mais Tel-Aviv ne semble guère pressé de le libérer.

Les négociations pour une trêve pourraient buter sur deux points: la libération de Marwan Barghouti et l’insistance du Hamas pour un cessez-le-feu permanent. Selon une source du Hamas, la proposition prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire.

D’abord il n’est pas sûr qu’Israël accepte de libérer Barghouti, considéré comme une figure clé pour désamorcer la crise. Benyamin Netanyahou, très critiqué par ses propres concitoyens, assure qu’Israël contrôlera par la suite la sécurité de la bande de Gaza. Une manière de signifier que les Palestiniens n’auront plus leur mot à dire sur la gestion de leur territoire, avec le risque d’une annexion progressive via l’installation de colons comme cela a été le cas en Cisjordanie. Une option qui annonce de nouvelles violences plutôt que la paix.

Pour revenir à Marwan Barghouti, il semble que vingt années d’emprisonnement n’y ont finalement rien fait : l’homme plaît, il est proche de son peuple, ne s’est pas retranché dans les coulisses du pouvoir, s’est exposé au prix de sa liberté et est surtout convaincu de la nécessité d’une solution pacifique entre la Palestine et Israël, qu’il appelle « notre futur voisin ». Ce parcours emblématique, cet engagement sans failles font de Barghouti un potentiel candidat à la reprise en main de l’Autorité palestinienne. Ce qui, naturellement, ne serait possible que s’il sortait de prison. Une perspective plus que fragile, tant il reste un prisonnier qui compte pour Israël.

(Courtoisie : Jeune Afrique)