Le 15 mars 2022, faut-il le rappeler, l’Assemblée générale de l’ONU décrétait la date du 15 mars comme Journée internationale pour combattre l’islamophobie, une résolution historique prise à l’initiative de l’Organisation de la Coopération Islamique. La résolution 76/255, coparrainée par 55 pays, pour la plupart musulmans, adoptée par consensus, souligne le droit à la liberté de religion et de culte et rappelle la résolution de 1981 en faveur de l’élimination de toutes formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion et la foi.
L’adoption de cette résolution souligne la reconnaissance par l’ONU du défi sérieux que posent, au monde entier, l’islamophobie, le respect des pratiques religieuses et le contrôle des discours de haine à l’encontre des Musulmans.
La réalité, doit-on le reconnaitre, est tout autre en ce qui concerne les mêmes pays qui ont parrainé ce vote à l’ONU. Dans un de ses prêches récents, le Sheikh Khaled Abou El Fadl , dénonçait, en Amérique, le Pakistan, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte et l’Arabie Saoudite comme les pays les plus islamophobes.
Comme nous soulignions récemment, la complicité de chefs d’états musulmans, dont Mohammad Bin Zayed des Emirats Arabes Unis, ou Mohamed Bin Salman de l’Arabie Saoudite, ou de Sissi en Egypte est déjà acquise. Les islamophobes sont parmi nous.
Pour revenir à l’islamophobie, il s’agit, selon les observateurs, de la menace la plus sérieuse qui soit.
En fait, ce qu’ils veulent, ce n’est pas d’enrayer l’Islam. Ils veulent tout simplement imposer un modèle de l’Islam qui soit acceptable à eux. Ils ne veulent pas l’Islam idéologique qui défie leur autorité. L’islamophobie est une stratégie qui vise à imposer une Islam qui abandonne le hisbah, l’engagement politique pour une meilleure société ou le jihad intellectuel.
Cette menace doit être prise très au sérieux.