Six Mauriciens sur dix considèrent que le niveau de la corruption a augmenté à Maurice l’année dernière. C’est ce que révèle un sondage réalisé par StraConsult pour le compte d’Afrobarometer et rendu public cette semaine. Cet exercice a été réalisé du 24 avril au 11 mai de cette année et touche un large éventail de sujets. Les résultats sont rendus publics graduellement.
Une moyenne de six citoyens sur 10 (61 %) affirme que le niveau de corruption dans le pays a augmenté « un peu » ou « beaucoup » au cours de la dernière année. Trois Mauriciens sur 10 disent « la plupart » ou « tous » les membres de l’Assemblée nationale, les chefs d’entreprise et les responsables du PMO sont corrompus, tandis qu’une grande majorité d’entre eux considèrent qu’au moins « une certaine » corruption existe dans toutes les institutions ainsi que parmi les dirigeants interrogés durant l’enquête. Les deux tiers des personnes interrogées (67 %) sont d’avis que les citoyens ordinaires risquent des représailles ou d’autres conséquences négatives s’ils dénoncent la corruption aux autorités, tandis qu’environ trois sur 10 (28 %) pensent qu’ils peuvent s’exprimer sans crainte.
S’agissant du principal problème auquel le pays est confronté, le sondage révèle que 61% des Mauriciens considèrent la corruption comme étant le problème le plus important du pays. Par ailleurs, 42 % des répondants estiment que le niveau de la corruption a beaucoup augmenté en 2024. Quant à l’implication des institutions dans la corruption, le sondage note que ce fléau touche 30% des membres de l’Assemblée nationale, 28% des directeurs exécutifs, 28%, le bureau du Premier ministre (19%), les fonctionnaires (14%), la Mauritius Revenue Authority (12%) et les leaders religieux (5%).
Cependant, 63% des participants au sondage ne sont pas satisfaits de la façon dont le gouvernement mène lutte contre la corruption. Seulement 29 % pensent que les autorités sont sur la bonne voie.
Pour conclure, Afrobarometer souligne que la dernière enquête révèle un manque de confiance important du public dans les principales institutions démocratiques et les dirigeants élus de Maurice. Bien que la corruption ne figure pas en tête de liste des principaux problèmes auxquels le gouvernement doit s’attaquer, une grande majorité de citoyens estiment que le niveau de corruption a augmenté au cours de l’année écoulée et que le fait de le signaler expose les gens ordinaires à un risque de représailles.