Editorial

Le poisson pourrit par la tête

Nous n’avons que les politiciens que nous méritons. Ou pouvons-nous compter sur ceux qui se disent leaders politiques pour guérir la société de son cancer, empêcher que le poisson ne pourrisse?

Les rues de Grande-Bretagne ont pris un virage à 180 degrés, passant des gauchistes protestant contre le génocide israélien à Gaza aux fascistes d’extrême droite qui se révoltent en faveur de l’expulsion des migrants et des musulmans du pays. Commentant sur ce qui motive cette vague choquante de violence politique d’extrême droite, la députée britannique Zarah Sultana, la plus jeune femme musulmane jamais élue à la Chambre des communes accuse les politiciens et la presse d’être responsables des émeutes choquantes d’extrême droite au Royaume-Uni. Elle pointe du doigt tout le monde, de son propre parti travailliste au Daily Mail en passant par Elon Musk.

Pour elle, ces émeutes racistes, islamophobes et d’extrême droite ne sont pas venues de nulle part, elles sont le résultat de gros titres racistes et d’un encadrement raciste par les médias et la classe politique britannique.

Ces propos d’une jeune députée britannique fraichement élue devait nous donner  à réfléchir.

En premier, ils démontrent sa conviction dans ses observations et la liberté avec laquelle elle s’exprime, qu’elle plaise ou non aux chefs de son parti. Elle exprime sa conviction de musulmane, n’ayant aucune crainte de la position du lobby sioniste ou l’extrême droite.

Ensuite, ces propos démontrent chez cette jeune femme, qu’on ne pourra jamais qualifier de chatwah, suiveur, la maitrise de la pensée critique, attendue de tout musulman.

Enfin, ces propos contrastent singulièrement avec le lèche-bottisme qui caractérise inévitablement nos jeunes politiciens qui, sont tenus de crier sur tous les toits leur idolâtrie de leur leader, de quel parti qu’il soit.

Pour éviter que le poisson ne pourrisse, la force de caractère de Zarah Sultana devait inspirer nos politiciens.

Abu Fawaz