L’ONG internationale Cage mise sur la possibilité d’obtenir la grâce présidentielle en faveur de la Dr Aafia Siddiqui, neuroscientifique pakistanaise condamnée à 86 ans de prison au Texas et détenue dans des conditions atroces depuis plus de 20 ans. Cette initiative vise à convaincre le président Joe Biden à poursuivre la tradition qui veut qu’un président sortant accorde sa grâce à des prisonniers à l’occasion de la Noel.
Pour atteindre cet objectif, Cage a lancé une pétition internationale en ligne et espère recueillir un million de signatures. Le nombre de pétitionnaires s’élève, jusqu’ici, à plus de 400 000.
A Maurice, une nouvelle organisation militante, le groupe d’action Le Flambeau, Flag, a répondu à l’appel de Cage en vue de sensibiliser les Mauriciens à signer cette pétition. Un Comité de soutien à Aafia Siddiqui, coordonné par Mosadeq Sahebdin, a été mis sur pied en vue de mener une campagne de sensibilisation auprès des Mauriciens. Ce Comité qui comprend, entre autres, Masrud Richard et Safiyyah Edoo, a initié des consultations avec des organisations féminines, dont le Mouvement Libération Femme, le Muslim Ladies Council et le Cercle des Dames Mourides.
En parallèle, Flag a lancé une campagne de sensibilisation par des banderoles et des affichettes portant un QR Code permettant d’accéder directement à la pétition. De plus ces affichettes ont été envoyées à toutes les mosquées accompagnées d’une proposition de sermon à être délivrée le vendredi prochain. Elles permettront ainsi aux fidèles de signer la pétition en ligne. Flag espère ainsi recueillir environ 15 000 signatures.
Née en mars en mars 1972, Aafia est une brillante intellectuelle. Mère de trois enfants, elle détient un doctorat en éducation. Elle est une neuro-scientiste, travaillant dans le domaine de l’enfance. Au terme d’une série d’injustices les unes les plus criantes que les autres et des violations de ses droits les plus basiques, elle est devenue ‘la Musulmane la plus opprimée du monde’.
Il faut savoir que le kidnapping d’Aafia, probablement avec la complicité de l’armée pakistanaise, faisait partie d’une collaboration infecte entre le gouvernement pakistanais, dirigé alors par Parvez Musharraf, et les Etats Unis, dans le sillage de la War on terror, déclenchée par Bush Jr, pour se venger de l’attentat contre le World Trade Centre en septembre 2001. Le complot consistait, pour Musharraf, de participer activement au programme de Bush pour remettre ses propres concitoyens, dont Muazzam Beg et Aafia Siddiqui, parmi d’autres, contre paiement.
En mars 2003, Aafia est kidnappée en pleine rue, à Karachi, avec ses trois enfants. Transférée en Afghanistan, elle est torturée dans les sinistres geôles de Bagram sous la supervision des agents secrets américains. Libérée après cinq ans, faute de preuves, elle est de nouveau arrêtée en juillet 2008 pour avoir supposément tiré sur des marines. Au terme d’un procès obscur et subjectif à New York, elle est condamnée à 86 ans de prison en septembre 2010.
Flag estime que le calvaire d’Aafia n’a que trop duré. Un Comité de soutien à Aafia Siddiqui est mis en place. Ce comité de soutien sollicite l’engagement de tous ne vue de signer la pétition, initié par Cage International.
Un appel a aussi été lancé aux Imams et aux Khateeb de consacrer leur prochain sermon à ce sujet.
Voici le lien pour signer la pétition : https://www.change.org/p/free-dr-aafia-siddiqui-a-call-for-justice-and-clemency.