Dans un reportage publié le 14 Janvier 2024, la journaliste Anju Ramgulam s’improvise reporter de guerre. Coiffée d’un casque et d’un gilet pare-balles, bien encadrée par les soldats de l’armée israélienne, elle arpente les zones de combat pour témoigner. Elle va décrire ce qu’elle a vécu, à son retour, comme aux frontières de l’irréel. Le génocide et les milliers de morts palestiniens sont, malheureusement, bien réels.
Le 25 Mai 2024, la journaliste Aline Groëme-Harmon raconte le calvaire de Sapir Cohen, otage pendant 55 jours à Gaza, en visite à l’île Maurice, une étape de son tour du monde pour raconter ce qui lui est arrivé. L’article commence par la condition (fixée au préalable) de ne pas parler de politique. La suite serait une longue justification de la politique israélienne à Gaza.
Dans un article publié le 15 Décembre 2024, la journaliste Audrey Harelle déplore que le concert de DJs israéliens de Vini Vici n’a pas pu se faire faute d’autorisation de la police. Elle accuse surtout ceux qui ont milité pour son interdiction de « manquer de rôle » et regrette que des jeunes n’ont pas pu faire la fête tranquilles.
Le 20 Décembre 2024, dans une énième interview d’Eli Belotserkovsky, l’ancien ambassadeur israélien (non-résident) à Maurice, le journaliste Lindsay Prosper parle d’un conflit militaire qui aurait débuté le sept Octobre 2024. Nous passerons sur les autres perles de sagesse.
Express se ferait-il le défenseur du genocide ? Aucun arrêt en chemin. On exécute et on extermine le plus vite possible.
Selon Reporters Sans Frontières (RSF), dans son bilan annuel publié au début de Décembre 2024, l’armée israélienne a tué plus de 145 journalistes depuis Octobre 2023. Tous ses journalistes morts ne sont pas nommés. Pour quel média ils travaillaient, on ne saura pas pour tous. Ce bilan n’aura pratiquement pas d’écho dans la presse locale.
On n’attend pas un article de Lindsay, Anju, Aline ou Audrey sur l’hécatombe de leurs confrères. Ceux que RSF considère comme des journalistes ne sont peut-être que des animaux humains. On n’attend encore moins un éditorial de Nad Sivaramen, le directeur de publications ou un article d’opinion de Philippe Forget, le chairman du groupe La Sentinelle sur le sujet. Ils ont d’autres priorités.
La ligne éditoriale de L’express a le mérite d’être claire et sans ambiguïté. Une presse libre est aussi libre d’être résolument partisane. Pour être honnête, le groupe de presse La Sentinelle Ltee. n’est pas le seul à soutenir inconditionnellement le sionisme et, conséquemment, le génocide des Palestiniens. Il y aussi The New York Times Company aux Etats Unis, Altice Media en France qui regroupe la chaîne d’information en continu BFM-TV et la station radio RMC et le groupe de presse de Rupert Murdoch qui publie le tabloïd The Sun en Grande Bretagne entre autres.
Rapporter les faits d’une façon juste et équitable n’est qu’un mantra qu’on apprend dans les écoles de journalisme, qu’on répète pour épater la galerie et qu’on ignore quand on rédige ses articles. L’objectivité n’existe pas. Peut- être dans les codes d’éthique poussiéreux des médias. Mais pas dans l’absolu.
L’Express a choisi son camp. C’est son droit. A ceux qui s’abreuvent à cette source d’en tirer leur propre conclusion….
Aanas
