L’arrestation d’une vingtaine de théologiens Musulmans depuis quelque temps allonge la liste de ceux détenus dans les prisons saoudiennes sous une accusation d’espionnage. Ces arrestations font suite à la décision du gouvernement saoudien de rompre ses relations avec le Qatar.
Des activistes des droits humains ont confirmé l’arrestation de 20 individus, dont des intellectuels de renom. Parmi ceux-ci Salman al-Awdah, un prêcheur de renom qui n’a fait qu’appeler les Musulmans à s’unir, invitant indirectement le régime monarchique à ne pas isoler le Qatar.
Les autorités saoudiennes accusent les prêcheurs d’activités d’espionnage en faveur des parties étrangères. Ils sont accusés d’avoir des contacts avec des entités externes, dont les Frères Musulmans, classée « organisation terroriste » par Riyadh.
ALQST, un groupe saoudien des droits humains basé à Londres, rapporte qu’il y aurait encore des arrestations, sans préciser le nombre. Des activistes œuvrant sur les réseaux sociaux et qui décrivent les détenus comme des « prisonniers de conscience » affirment qu’au moins huit savants ont été arrêtés. Parmi les noms confirmés, on retrouve Salman Al-Awdah, Awad al-Qarni, Farhan al-Malki et Mostafa Hassan.
Pour sa part, l’Union internationales des érudits musulmans (UIEM), basée à Doha, a condamné ces actes répréhensibles. Le groupe soutient que ces arrestations sont liées à la crise du Golfe et ont fait appel au roi Salman bin Abdulaziz de libérer les savants. Pour l’IUEM, les savants ne devaient pas devenir les pions des disputes politiques. Elle soutient qu’Awdah n’a fait qu’appeler à l’unité de pays frères. Dans sa dernière intervention sur Twitter, Salman Al Awdah urgeait les pays du Golfe à se réunir dans l’intérêt de leurs peuples respectifs.
L’Union internationale des érudits musulmans, dont Awdah est un responsable (trustee), est une organisation des théologiens islamiques basée au Qatar. Elle regroupe près de 90 000 theologiens Musulmans.