Editorial Opinions

Eid dans la tristesse

C’est avec une joie légitime que de nombreux Musulmans observeront l’Eid ul Fitr en ce jour béni du vendredi. Après un mois de jeune et de sacrifice, nous espérons tous voir nos prières, nos sacrifices acceptées par Allah (swt).  Nous espérons tous avoir  amélioré notre taqwa, notre force suprême.

Mais, pouvons-nous vraiment célébrer Eid, sachant que des centaines de milliers de nos frères, des jeunes, des vieux, des femmes et des enfants passeront leur première Eid sous une tente de fortune, loin de leurs maisons, dans un camp de refugiés à la frontière du Bangladesh ?  En effet, plus de 600 000 musulmans Rohingyas verront leur Eid dans la désolation, dans l’inquiétude.

Pouvons-nous vraiment célébrer Eid, sachant que des milliers de Musulmans, victimes du despote syrien,  vivent dans des conditions exécrables dans des camps de refugiés, loin de leurs familles ou ayant tous perdus un ou plusieurs membres de leurs familles lors des bombardements de leurs maisons par les forces syriennes ?

Pouvons-nous vraiment célébrer Eid, sachant que des centaines d’enfants passeront leur Eid dans les prisons militaires israéliennes, sans procès aucun ? Sachant  que des millions de nos frères et nos sœurs luttent pour leur survie dans ce qui est reconnue comme la plus grande prison à ciel ouvert, Gaza ? Sachant qu’Ahed Tamimi, 16 ans, dont le crime fut de gifler un soldat israélien qui avait tué son cousin de sang froid,  fera l’Eid en prison ? Sachant que sa cousine ainsi que sa mère sont aussi derrière les barreaux ?

Pouvons-nous célébrer Eid, quant des centaines d’innocents sont emprisonnés dans les cellules égyptiennes ?  Sachant que Mahmoud Hussein, journaliste d’Al Jazeera, dont la seule faute fut de se trouver au Caire à un moment précis, passera son 542e jour en prison, loin de sa fille ?

Pouvons-nous célébrer Eid, sachant que des centaines de migrants  sont refusés l’accès  à la sécurité et à la nourriture ?

Pouvons-nous célébrer Eid, sachant, qu’injustement accusé, Tariq Ramadan verra Eid derrière les barreaux face à une justice arbitraire?

Ceci n’est pas n’est litanie de plaintes. Le Flambeau condamne l’oppression d’où qu’elle provienne, qui que ce soient ses auteurs. Il s’agit d’un appel à la réflexion, à l’adoption de la pensée critique en vue d’inviter à une prise de position logique, au nom d’Allah.  Il s’agit d’un appel à l’action de vue de faire prévaloir la justice, et défendre les opprimés.

Muhammad (saw) n’a-t-il pas affirmé que celui que se lève  le matin et n’a aucun souci de l’Oummah, n’en fait pas partie?

Abu Fawaz