Alors que le monde arabe affiche l’indifférence face au sort de plus d’un million de Musulmans Ouigours détenus dans des camps de concentration en Chine, la Turquie s’est démarquée en réclamant de ce pays qu’il mette un terme à sa politique de sinoicisation des Musulmans.
Le ministère des Affaires étrangères turc a condamné le traitement infligé par la Chine à sa minorité ethnique Ouigours, le considérant comme une honte à l’humanité et demandé à ce pays de fermer les camps de concentration. L’autorité turque a de plus affirmé que la Chine détenait arbitrairement plus d’un million de Ouigours, soulignant que la population Musulmane de la Chine occidentale subissait d’énormes pressions en vue de les contraindre à adopter le communisme. La Turquie demande à la Chine de respecter les droits humains fondamentaux des Ouigours et de fermer les camps de détention.
Perpétrée à l’ombre, avec la complicité des médias contrôlés par l’Etat, la persécution des Musulmans Ouigours, en Chine, perdure. Il y a vingt ans, la presse musulmane dénonçait, avec force, la purification ethnique des Musulmans Ouigours.
Sous la pression de l’opinion internationale, en août dernier, la Chine reconnaissait qu’elle détenait plus d’un million de citoyens de la minorité musulmane dans ce qu’elle appelle des centres de rééducation, une façon de camoufler l’identité réelle de ces camps de concentration, où les détenus sont soumis à des programmes de conditionnement psychologique, de lavage de cerveau, et forcés de chanter les louanges du président Xi Jinping. La Chine prétend que ces camps sont des centres de formation vocationnels en vue de combattre l’extrémisme. Il s’agit, pour le gouvernement chinois, de sa contribution dans le combat global contre le terrorisme.
Ils sont plus de 12millions, les Ouigours et d’autres minorités Musulmanes à vivre au Xinziang, une région autonome, au nord-ouest de la Chine, près des frontières du Kazakhstanm, du Kyrgizstan et de la Mongolie. Sa mise sous tutelle chinoise remonte à 1949. Ils pratiquent, pour la plupart, un islam sunnite modéré. De plus, le Xinziang est une zone riche en pétrole et en d’autres ressources naturelles.
Le crackdown, dont font l’objet les Ouigours, fait partie d’une politique de sinoicisation, ou de les rendre plus chinois, partant de l’interdiction aux nouveau-nés de porter des noms musulmans, l’interdiction du port de la barbe, ou celui du hijab, à la torture dans des camps de concentration. En sus de plus d’un million en détention, plus de 2 millions de personnes auraient disparu de ces camps.
Réagissant à cette prise de position de la Turquie, le groupe Human Rights Watch, basé aux Etats Unis, a affirmé par la voix de son directeur exécutif, sur Twitter, l’apprécier fortement. Il a souligné que c’était la première fois qu’un pays à majorité musulmane, qui est aussi l’un des pays à majorité musulmane les plus puissants, à critiquer directement le traitement horrifiant infligé aux Musulmans Ouigours. Il dit s’attendre à ce que d’autres pays Musulmans suivent le pas.