La croyance à la fraternité
Rappels

La croyance à la fraternité

La force du croyant provient encore de la présence de ses frères croyants. Il sait qu’ils sont proches de lui comme il est proche d’eux, qu’ils l’aident lorsqu’il est présent, le protègent lorsqu’il est absent, qu’ils le consolent dans le malheur, lui tiennent compagnie dans la solitude, lui prennent la main s’il trébuche, le soutiennent s’il faiblit. Il sent qu’ils participent à ses efforts et lui procure de la force lorsqu’il se bat. Lorsqu’une troupe de mille croyants combat, chacun d’entre eux a l’impression de combattre  à lui seul avec la force de mille hommes ; il sent que ces mille hommes vivent en lui comme lui-même vit en eux, tant ils sont unis par un sentiment d’amour et de sollicitude mutuelle. Ainsi, chaque croyant ayant la force de mille hommes, une troupe qui est numériquement composée de mille membres aura la force morale d’un million d’hommes.

Le Prophète (saw)  a comparé la force qu’un croyant tire de ses frères croyants à la solidité d’une brique au sein d’un édifice : «  Les croyants sont, les uns par rapport aux autres, comme un édifice : ils se soutiennent les uns les autres. » En effet, une seule brique est fragile, mais lorsqu’elle est unie à d’autres briques au sein d’un édifice, elle devient une partie d’un tout qu’il est difficile de briser ou d’ébranler ; la brique a alors la force de l’édifice tout entier dont elle fait partie.

Les historiens relatent qu’une troupe musulmane était séparée de l’ennemi par un fleuve. Le chef ordonna de franchir le fleuve, et les soldats obéirent et entrèrent dans l’eau, tandis que leurs ennemis les regarder s’approcher, stupéfaits et effarés. Au milieu du fleuve, les ennemis virent soudain tous les soldats musulmans disparaitre en même temps sous l’eau, comme s’ils s’étaient noyés, puis resurgir tout à coup. Ils se demandèrent ce qui s’était passé, et surent qu’un des hommes, ayant perdu son écuelle, s’était écriée : Mon écuelle ! » Tous les hommes avaient alors plongé pour retrouver l’écuelle de leur frère. Les ennemis ébahis s’exclamèrent : « s’ils agissent ainsi lorsqu’un des leurs perd une écuelle, comment réagiront ils si nous tuons certains d’entre eux ? » L’incident leur brisa le moral et ils finirent par se rendre aux croyants.

Yusuf Qaradawi