La religion d’Abraham: un défi aux penseurs musulmans
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La religion d’Abraham: un défi aux penseurs musulmans

Le concept de la religion d’Abraham, découlant des Accords d’Abraham, est, selon le Sheikh d’Al Azhar, un appel pour restreindre la liberté de croyance et la liberté de choix. Sur le plan local, des observateurs soutiennent  qu’elle pourrait influer sur la politique de Maurice par rapport à Israël et par conséquent, porter atteinte à notre liberté de condamner les atrocités commises par ce pays.

La nouvelle religion d’Abraham est fondée sur les points communs du Christianisme, du Judaïsme et de l’Islam. Elle exploite ainsi l’acceptation de ces trois religions du patriarche commun Ibrahim a.s. Mais, sur le plan politique, elle découle des soi-disant Accords d’Abraham, conçus par Jared Khushner, le gendre de l’ancien président américain Trump, visant à amener une reconnaissance d’Israël par les pays arabes.

Plus concrètement, selon les observateurs politiques, les Accords d’Abraham visent à exploiter les différences de ce qui reste de l’identité arabe et amener l’intégration d’Israël dans la région, avec pour objectif  accorder  à l’état sioniste une mainmise sur la région. Ces accords visent aussi à criminaliser toute résistance à l’occupation israélienne et la considérer comme une forme de terrorisme, l’acceptation de l’occupation comme une réalité, falsifier l’histoire en vue de détruire l’intérêt chez les nouvelles générations et, dans le long terme, éradiquer la cause Palestinienne.

La réaction du Sheikh d’Al Azhar, Sheikh Ahmed al-Tayeb, apporte un nouveau jour à la supposée nouvelle religion. Il s’interroge si cette initiative ne viserait pas, au contraire, de créer une nouvelle « colourless, tasteless and odourless religion ». Et d’ajouter qu’elle vise à restreindre la liberté de croyance et la liberté de choix.

Pour sa part, le moine Egyptien Copte, Benjamin al-Mahraqi a qualifié la religion d’Abraham comme « un appel politique déguisé sous la déception et l’exploitation de la religion ».

Sur le plan local, les observateurs  s’accordent à dire que cette initiative, si elle est acceptée au sein des pays arables, pourrait avoir une influence sur la politique extérieure du pays par rapport à Israël. Il faut en effet relever la visite éclair, en novembre dernier, de l’ambassadeur israélien Gershon Kedar, ambassadeur itinérant pour le Botswana, le Zimbabwe, la Zambie et la Namibie, à Maurice. Il était accompagné d’Ayellet Black, première secrétaire, division Afrique orientale et australe au ministère des Affaires étrangères israélien.

Pour revenir au concept de religion d’Abraham, des observateurs estiment aussi qu’elle pourrait avoir un impact sur les enseignements islamiques à Maurice, vus les nombreux étudiants mauriciens qui se rendent en Arabie Saoudite, où déjà, toute référence à la résistance Palestinienne aurait été enlevé des manuels scolaires.