Opinions

Aveu de gaspillage

« Plus de 40 % du personnel des institutions parapubliques sont des nominés politiques en surnombre.» Cet aveu de gaspillage de fonds publics n’émane de non moins que le ministre de Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo. C’était lors de sa présentation des orientations de la diplomatie économique pour 2018 à la Lunch Room de l’Assemblée nationale en fin d’année.

Selon le ministre des Affaires étrangères, cette pratique continue de compromettre la réussite de l’État dans des secteurs économiques. Il a pris pour exemple l’aviation commerciale, l’investissement par le biais de la State Investment Corporation ou le secteur de la vente de produits hors taxes, via le Mauritius Duty Free Paradise, entre autres. Vishnu Lutchmeenaraidoo a dénoncé ces nominations prolifiques, en précisant que ces gens auraient été recrutés sur intervention de la classe politique. Il dit constater que ces organismes sont considérés comme des «orphelinats», bons pour caser des nominés, par des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis 1968.

Le ministre estime que la classe politique a une grande responsabilité au sujet de cet état de choses. Il a pris pour exemple, MK où, a-t-il affirmé, que la situation est telle que des groupuscules, représentant des intérêts politiques spécifiques, y prolifèrent. Selon le ministre, ils opèrent à l’intérieur du système administratif, sans aucune intention d’œuvrer pour l’intérêt supérieur de l’institution.

Si ces propos ont surpris l’assistance à la fonction, ils n’ont pas eu le même effet sur les contribuables, qui, d’année après année, suivent, impuissants, les révélations du directeur de l’audit. Le ministre n’a fait que confirmer ce que les contribuables savaient déjà, ceux qui nous gouvernement n’hésitent pas à gaspiller leurs précieuses contributions au fisc.

Dans un autre ordre d’idées, l’installation de personnes incompétentes à la tête des corps paraétatiques a pour conséquence une détérioration de la qualité du service. L’exemple de la distribution de l’eau, dont les gouvernants avaient promis un service 24/7, illustre amplement cette affirmation. Il n’est pas sans surprise que le premier à réagir aux propos de Lutchmeenaraidoo fut le ministre des Utilités publiques. Pour répondre à l’incompréhension des consommateurs, il fait appel « à la patience ».

En l’absence d’une réaction musclée de la part des contribuables, les incompétents continueront à faire maja karo.

Abu Fawaz