Au football, pendant le mercato, les joueurs ont la possibilité de changer de club. Hors du cout du transfert, du salaire du joueur, il y a souvent des clauses comme une indemnité à être versée à l’ancien club pour chaque but marqué par le joueur transféré.
Il y a beaucoup de similarités avec la géopolitique. La souveraineté sur l’archipel du Chagos doit être retournée à la République de Maurice, qui en a été spoliée comme l’a établi de manière sans équivoque la Cour Internationale de Justice (CIJ). Des négociations sont en cours pour ce transfert de souveraineté que la Grande Bretagne entend exercer à nos dépens pour une durée encore indéterminée. On parle des sommes astronomiques pour une éventuelle location de la base militaire sur Diego Garcia. Pourquoi ne pas aussi inclure des clauses comme le montant qu’on toucherait pour chaque bombardier qui décollerait de la base, pour chaque enfant qui serait tué lors du bombardement ou pour chaque pays qu’on aurait détruit en se servant de la base ?
Larzan pena loder, selon un adage bien connu. Or, l’Islam nous enseigne le contraire. Ainsi, investir dans une brasserie ou un casino est proscrit combien juteux pourrait être le rendement tout comme percevoir des intérêts sur un prêt peu importe le montant. Pour la conscience islamique, larzan ena loder.
Il faut absolument qu’on refuse de percevoir de l’argent pour la location de la base militaire sur Diego Garcia. Par contre, il faut bien que la République de Maurice soit dédommagé pour ces plus de six décennies de spoliation et les natifs et descendants des Chagossiens doivent être les premiers bénéficiaires de cet argent.
Sur le plan éthique et moral, il faut demander la fermeture de la base tout simplement. Il est clair que vue la situation géopolitique actuelle, nous n’avons pas les moyens de l’en exiger. Mais les empires ne durent pas éternellement. Le soleil se couche désormais sur un empire sur lequel on disait qu’il ne se couchait pas et l’empire américain vit les soubresauts de tout empire qui ne va pas tarder à s’effondrer. Certes, les Etats Unis ont toujours plusieurs moyens de coercition à leur disposition comme l’African Growth and Opportunity Act, un accord commercial qui facilite les exportations des pays africains éligibles vers les États-Unis et avec la nouvelle administration américaine on peut s’attendre au pire.
Mais il faut s’en tenir au droit international et que le statu quo demeure si nous n’avons pas les moyens d’acter tout jugement en notre faveur! Alors que nous sommes en position de force sur le plan juridique, toucher de l’argent pour la location de la base nous mettrait en porte à faux avec tous les pays qui nous ont soutenus et même auprès de la CIJ, qui a systématiquement rendu des jugements en notre faveur.
Nos gouvernants pensent utiliser cette manne financière pour financer nos budgets. Mais, nous n’avons pas vocation à devenir une nation de rentiers aux dépens de la souffrance et la destruction des autres. Cette base militaire, plus que la paix ou la sécurité dans l’Océan Indien, entrainerait des tensions grandissantes avec d’autres puissances comme la Chine et serait en infraction du Traité de Pelindaba, que la République de Maurice a ratifié, qui vise à interdire la prolifération nucléaire sur le continent africain.