Cachemire, le nouveau Gaza
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Cachemire, le nouveau Gaza

L’état de Jammu-Cachemire sera-t-il le nouveau Gaza, soit une nouvelle prison à ciel ouvert avec, en prime, la présence de plus de 600 000 soldats sur le territoire?  Fort du soutien des chefs d’Etats musulmans, à l’exception d’Erdogan,  dont le silence sur l’annexion du Jammu- Cachemire  à l’Inde est révoltant, le Premier ministre indien, Modi peut se vanter d’avoir    allumé la mèche provoquant une situation de violence perpétuelle et d’instabilité sur un territoire jusqu’ici autonome. Et ce la, avec les bénédictions de ses frères arabes, qui font la queue pour lui octroyer les plus hautes distinctions de leur pays respectif.

Imitant le PM israelien,  Netanyahu, Narendra Modi a décidé de jouer la provocation en amendant la Constitution de son pays et annexer le territoire de Jammu-Cachemire  au territoire indien, cela en violation de résolutions 37 et 38 de janvier 1948 de l’Organisation des nations unies.

Il convient de rappeler que l’Article 370 de la Constitution indienne permettait aux états princiers à l’époque de choisir de se joindre à l’Inde ou au Pakistan lors de l’indépendance en 1947. De plus, l’Article 35A, introduit par décret présidentiel en 1954, permettait aux habitants du Cachemire de définir qui était un résident permanent, statut qui permettait à quelqu’un d’accéder au statut de propriétaire d’un terrain.

En abolissant ces deux articles, Modi a ouvert la voie à une colonisation, voire une occupation du territoire de Jammu-Cachemire par des hindous, menaçant ainsi la majorité musulmane du territoire. Le calcul de Modi est clair, il s’agit de fomenter, dans le long terme, la purification ethnique visant à éliminer les Musulmans. Déterminés à préserver leur territoire, les Cachemiris prévoient une situation explosive avec des confrontations fréquentes, entrainant ainsi une situation d’instabilité permanente. La nouvelle donne explique le refus des autorités indiennes, durant les 70 dernières années, à permettre aux Cachemiris de réaliser leurs aspirations politiques.

En fin stratège, Modi semble avoir bien préparé le terrain en vue d’obtenir le soutien de la communauté internationale. Sachant que le Pakistan ne pouvait que jouer la partition américaine, cette même partition qui a  permis le massacre de 68 000 civils, 4 000 viols, 100 000 tortures et la disparition de 10 000 citoyens. Il s’agit des mêmes règles internationales  qui sont aveugles, sourdes et muettes face au lynchage public en Inde, aux camps de concentration en Chine, à la purification ethnique au Myanmar, aux massacres en Syrie, ainsi qu’à  la famine et la mort lente au Yémen.