Serait-ce le début de la fin pour l’extrémiste hindou qui a su mettre son propre pays à feu? C’est en tout cas l’opinion de Sonia Gandhi, chef du Parti du Congrès qui affirme que le Premier ministre indien est l’instigateur de la violence dans son pays.
La charge à coup de bombe lacrymogène de la police de Delhi à l’intérieur du campus de la Jamaia Millia Islamia (JMI) et de l’Aligarh Muslim University (AMI) dimanche dernier pourrait être le détonateur d’un vaste mouvement de protestations, sinon d’instabilité dans le pays. Depuis le vote par l’Assemblée législative du Citizenship Amendment Act (CAA) permettant aux minorités non-Musulmanes des pays à majorité musulmane avoisinants de s’approprier la citoyenneté indienne, l’Inde a connu des nombreuses manifestations, pour dénoncer la discrimination envers les Musulmans. Pour les observateurs, il s’agit, dans le long terme, d’inonder la minorité musulmane du pays et éventuellement, à travers de registre de citoyenneté d’expulser les musulmans, qui ne pourront prouver leur nationalité indienne.
Selon le Premier ministre indien, dont nous refusons de mentionner le nom infâme, la CAA fait de l’Inde un havre de paix pour les minorités religieuses se trouvant dans des pays à majorité musulmane, notamment le Bangladesh, le Pakistan, et l’Afghanistan. Pour de nombreux observateurs, c’est la première fois qu’une législation permet que la citoyenneté indienne soit sujette à la religion, violant clairement la constitution séculaire de l’Inde.
L’intrusion de la police indienne dans les universités musulmanes, la Jamia Milllia Islamia et l’Aligarh Muslim University a provoqué une vague de protestation de la part de milliers d’étudiants d’autres universités qui réclamaient la libération de plus de 100 étudiants détenus dans les cellules policières. Ceux-ci ont fini par retrouver la liberté aux petites heures de lundi.
Pour sa part, Amnisty International a aussi condamné l’utilisation de la force contre les protestataires. AI affirme que l’arrestation de protestataires était en violation de la Convention internationale sur les Droits civils et politiques. En particulier les Articles 19 et 21 de la convention qui garantit le droit d’expression et le droit de s’assembler paisiblement.
Fait notable, même la communauté sikh s’est jointe au mouvement de protestation, ce qui n’est pas négligeable.
L’ancien serveur de thé devenu Premier ministre saura-t-il renverser la vapeur ? En tout cas, il sait qu’il peut compter sur son illustre « frère », Mohamed Bin Salman, pour faire taire les chefs d’Etats musulmans.
Abu Fawaz