Face aux enjeux économiques auxquels devront faire face la population, il est certain que les Musulmans seront frappés de plein fouet par le chômage et autres licenciements. Cette nouvelle situation devra interpeller les gestionnaires des fonds de la zakaat en vue de repenser la façon de venir en aide aux demandeurs et d’établir de nouvelles priorités.
Dans la situation économique actuelle, beaucoup de personnes vont se retrouver en difficultés financières dans les mois qui vont venir. Les secteurs les plus touchés sont le tourisme, le textile, le secteur manufacturier et le commerce.
Dans le secteur du tourisme, dont on ne prévoit pas une reprise avant 2021, Air Mauritius a été la première société à faire les frais du Covid-19, pour ne pas mentionner les nombreuses décisions malavisées des dernières années. La paralysie du tourisme entraine avec elle celle des secteurs de l’hôtellerie, de l’évènementiel, du commerce, et des agences de voyages ainsi que d’autres acteurs associés, dont les chauffeurs de taxi et les marchands de rue ou de plages.
L’appauvrissement de la population, avec les 100 000 chômeurs annoncés, devra inciter les responsables des fonds d e zakaat à repenser leur gestion de ces fonds. L’idée avait été émise par l’activiste Fezal Boodhoo. Depuis elle ne semble avoir d’écho. Néanmoins, l’initiative d’une dizaine d’organisations de partager les informations sur une plateforme Whatsapp visant à assurer qu’il n’y ait pas de duplication et aussi permettre aux demandeurs de ne pas avoir à frapper aux portes de toutes les organisations, ne serait qu’un palliatif.
Les organisations devront se réinventer
“A new normal”. Le monde se dirige dans cette direction depuis quelque temps. Cependant, avec la présence de Covid 19, nous nous en rendons compte plus que jamais…
Cela nécessite un changement fondamental.
La situation économique dans son ensemble se détériorant rapidement, le système de la zakaat a un rôle majeur à jouer en faveur d’une nouvelle génération de personnes défavorisées. Néanmoins, il est grand temps de réfléchir aux pratiques et aux cultures actuelles de la zakaat, à la lumière des nouveaux défis qui se présentent ; a new normal pour le système de la zakaat !
Les organisations de zakaat devront impérativement se réinventer, avec l’aide de prêcheurs et de professionnels.
Rationalisation, efficacité, coopération entre les ONG de zakaat, autonomisation réelle de l’oumma, réorganisation de la pratique traditionnelle de “sac-commission”, révision de la distribution habituelle de l’argent de zakaat. Ce sont là quelques-uns des défis qui attendent notre système de zakaat dans le contexte local et même international.
Les organisations de zakaat contribueront mieux à aider la communauté à “diboute lors so lipié” en réfléchissant et en travaillant à relever les défis susmentionnés. Dans le contexte de la situation mondiale de 2020, la zakaat doit assumer la fonction critique de construire une communauté autonome et habilitée, ne se limitant pas à faire de l’assistanat.