Les amendements proposés à l’Information Communications and Technologies Authority Act en vue de filtrer les messages véhiculés sur les réseaux sociaux pourraient être une menace aux messages relevant de l’idéologie islamique. Telle est l’affirmation d’un jeune activiste musulman. Il précise que l’Islam étant un mode de complet, il n’est pas impossible que des messages relatifs à la politique soient likely to cause ou causes annoyance … selon les amendements apportés à la loi en 2018 voire susceptibles d’être vus comme étant extrémistes. Les auteurs de ceux-ci pourraient ainsi se trouver en position inconfortable.
Les amendements de l’ICTA Act proposent la mise sur pied d’un National Digital Ethics Committee qui agirait entre les utilisateurs et les réseaux sociaux et ainsi décider de la légalité ou non des échanges. Selon un savant musulman, le citoyen mauricien y compris le musulman pourra être arrêté pour le simple fait de faire connaitre sa religion et ses opinions. Ce serait la fin de la vie privée sur les réseaux sociaux. L’on se rapprocherait d’un modèle de surveillance à la chinoise et d’autres pays ayant une dérive autocratique…Tous les abus et censures seront mis sur le compte de l’intérêt national.
Selon un prêcheur, la NDEC pourrait juger certaines publications islamiques comme dangereuses. Cela peut inclure des versets Coraniques et les enseignements du Prophète Muhammad (saw). Cela empêchera les musulmans à prêcher l’Islam authentique et pourrait devenir la cause de la persécution des musulmans dans le pays. Pire, cela pourrait entrainer certains musulmans à adopter des concepts non-islamiques à cause de la censure imposée sur les réseaux sociaux.
Le sociologue Ibrahim Koodorut se dit tout à fait conscient qu’il faut s’assurer qu’il n’y ait pas la désinformation qui menace la sécurité des citoyens. Faut-il pour autant, se demande-t-il, recourir à la surveillance de masse qui menace le droit au respect de la vie privée, le droit à la liberté d’information et d’expression et le droit à la liberté de religion? Les gens mal intentionnés, ajoutent-il,vont évidemment moins communiquer dès lors qu’ils se savent surveillés mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’utiliseront pas d’autres moyens pour parvenir à leurs fins.
De l’avis d’autres observateurs, le comité d’éthique de l’ICTA pourrait devenir un instrument de contrôle et de surveillance. Il pourrait utiliser ce pouvoir de contrôler les trafics sur les réseaux sociaux à aux fins idéologiques de ceux au pouvoir.
Il est toutefois regrettable que les leaders d’opinion au sein de la communauté musulmane n’ait pas jugé nécessaire de s’exprimer sur les propositions de l’ICTA.