Muhammad, le prénom préféré de milliers de parents mauriciens, ne serait pas en passe d’être refusé par le bureau de l’Etat Civil? Du moins, pas pour l’instant. La crainte exprimée suite à l’amendement envisagé du Civil Status Act en juillet dernier ne serait pas de mise. Selon cet amendement, dont faisait état l’annexe au discours du Budget, aurait permis, s’il était voté, au Registrar de l’Etat civil, d’interdire aux parents de donner à leur nourrisson un nom « which is meaningless, offensive or embarrassing to a child »
Une enquête auprès du Registrar pour savoir si son bureau avait établi une liste de noms qui pourrait être refusé et les critères selon lesquels ceux-ci seraient identifiés, a révélé que cette initiative ne serait plus à l’agenda du gouvernement. En effet, m. William Ayelou a confirmé qu’un tel amendement n’a pas été fait et qu’il ne serait pas à l’agenda.
Ce projet d’amendement avait suscité, depuis quelque temps, de nombreuses interrogations dans divers milieux. Des organisations islamiques se demandaient comment le gouvernement aurait pu conférer au seul Registrar un tel pouvoir discrétionnaire. Sur quels critères cet officier de l’Etat civil déciderait-t-il si un prénom est meaningless, offensive ou embarassing ?
Il convient de souligner que ce projet d’amendement, qui n’avait fait l’objet d’aucune information préliminaire, encore moins de consultations, aurait été fait dans le cadre de l’adoption du Finance Bill, à quelques semaines de la visite de la délégation européenne pour évaluer les progrès du gouvernement en matière de financement du terrorisme. Comme on le sait Maurice se trouvait, alors, sur la liste grise du GAFI et celle noire de l’Union Européenne. De nombreux parents musulmans se demandaient si ce pouvoir d’interdire des prénoms ne ciblerait pas des noms tels que Mujahid ou Jihad?
Des observateurs informés n’hésitent pas à faire un parallèle avec les propos du polémiste français, qui pue le racisme, Eric Zemmour, qui soutient qu’il faut remplacer les prénoms des immigrés par des prénoms français. Il affirme être « triste que trois générations après, ils (les immigrés) choisissent encore le prénom Mohamed. »
Le gouvernement mauricien serait-il devenu émule de Zemmour ?