Prenons position contre le trafic humain et le néo-esclavagisme
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Prenons position contre le trafic humain et le néo-esclavagisme

Les récents amendements au Private Recruitment Agencies Act 2023, glissée sous le Workers’ Rights Act, ouvre, selon Reaz Chuttoo, président de la CTSP, les vannes  au trafic humain et à l’exploitation des travailleurs migrants, les mettant à la merci des exploiteurs potentiels que sont les agents recruteurs. 

En marge de la Journée mondiale contre le trafic humain, il convient de réfléchir sur la pertinence et l’impact de ce crime  du point de vue islamique.  Il est reconnu que le trafic humain est le  secteur criminel qui évolue le plus rapidement à travers les frontières de nombreux pays. Plus de 27,6 millions de gens au monde n’ont plus l’autonomie pour déterminer  leurs conditions de vie et de travail. Le trafic humain s’est développé en une industrie criminelle lucrative. 

La traite des êtres humains consiste à recruter des personnes, à les transférer, à les entremettre par le biais d’intermédiaires, à les héberger ou les accueillir en vue de leur exploitation par des moyens illicites comme la tromperie, les menaces ou d’autres formes de contraintes comme l’enlèvement, la fraude, l’abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantage pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre.

L’Islam condamne sévèrement l’exploitation des plus vulnérables, la base même du trafic humain.

A la base de l’offense criminelle associée au trafic humain  se trouve le concept de l’exploitation. Celle-ci se rapporte à l’utilisation coercitive, abusive et contre l’éthique  d’individus pour des actions illicites, telles que le travail forcé, l’exploitation sexuelle ou la servitude imposée.

L’exploitation au travail comprend le travail forcé exigeant des individus de travailler sous contrainte, avec souvent des demandes excessives ou des heures supplémentaires et de tâches additionnelles, sans paiement adéquat. Telle est aussi, selon les syndicats, la réalité à Maurice. Il faut ajouter  à cela l’hébergement dans des chambres à 10 ou 15 personnes avec des facilités d’hygiène insuffisantes, ou encore les nourritures de qualité inférieure. 

Aucun être humain, le Musulman en  particulier, ne peut être indifférent à cette situation, car il y a va de son rôle de témoin pour l’humanité, et de son engagement de dénoncer l’oppression et l’exploitation, en prenant la défense des opprimés. C’est pour cela que les Musulmans devront soutenir la démarche d’une confédération syndicale ce mardi. Le peuple doit dire non aux marchands d’esclaves.