Les Palestiniens, nos frères et sœurs, nos enfants, les personnes âgées parmi eux, nous font, depuis bientôt 200 jours, une grande leçon, celle du tawakkul (de la confiance inébranlable en Allah (swt) et d’un taqwa indéfectible. Ils nous démontrent que limiter le taqwa à la seule dimension spirituelle est défectueux.
La vraie nature du taqwa (la piété) n’est pas l’ignorance ou l’oubli, mais un engagement intellectuel, dans la discipline, dans la voie d’Allah, dans une lutte contre les défis que posent aux humains le processus intellectuel et l’utilisation des faveurs de l’intellect dans ses relations avec le Créateur.
Le Prophète Muhammad (saw) nous a enseigné que, sans l’application de la raison, notre taqwa est défectueux, notre foi est défectueuse et notre prétention d’être un Musulman soumis à Allah est défectueuse.
Si notre façon d’être pieux est d’éliminer tout ce qui se pose en concurrent au cœur et l’esprit des gens, cela n’est pas de la piété. C’est tout simplement de l’égoïsme. Le vrai Musulman est éduqué, rationnel et raisonnable.
La définition du taqwa attribuée à Imam Ali (RA) mérite que l’on s’y attarde:
“Le taqwa est de craindre Allah (swt), le Tout-Puissant, agissant en accord avec le Qur’an, satisfait du peu que l’on dispose, et se préparant pour le jour de notre départ (la mort). »
Dans une autre dimension, le taqwa (la piété) est une provision indispensable à l’Ummah. Notre lutte pour rétablir le deen d’Allah sur terre échouera certes sans le taqwa. Car Allah (swt) affirme:
Le taqwa est la clé de notre salut, de la sortie de l’état de faiblesse, d’arriéré et d’humiliation où se trouve l’Ummah. Il est le moyen par lequel, si nous l’adoptons, nous retrouverons tous les outils de notre succès et la victoire sera à notre portée.
Ce qui nous amène à la dimension politique du taqwa. Prétendre que le taqwa n’est lié qu’au spirituel est une autre contradiction, car notre deen est parfait et complet comme l’affirme Allah (swt).
Il n’est donc pas permissible de choisir de ce deen ce qui nous plait et de rejeter ce qui nous déplait.
La soumission implique aussi l’acceptation de l’Islam en tant qu’idéologie parfaite, par opposition aux idéologies créées par l’homme
