Officiellement, Riyad accuse Doha de soutenir le terrorisme, c’est-à-dire les Frères musulmans et surtout de garder des relations avec l’Iran. Dans la foulée, l’Égypte, dont le président illégitime occupait les premières loges lors de la rencontre des chefs d’états arabes avec le président Americain Trump, ainsi que les Émirats arabes unis et Bahrein se sont joints à la stratégie de l’Arabie d’isoler du Qatar.
L’on sait que c’est Trump qui est sorti gagnant de la visite : l’Arabie saoudite a conclu un accord pour l’achat de 380 milliards de dollars de divers produits américains, dont 110 milliards d’armes modernes.
Pour la deuxième fois en trois ans, une nouvelle discorde est apparue parmi les régimes sunnites du Moyen-Orient : plusieurs pays de la région ont décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar et de l’isoler en fermant leurs frontières aériennes, terrestres et/ou maritimes, accusant l’émirat de « soutien au terrorisme ». En 2014, déjà, trois pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) – l’Arabie saoudite, le royaume de Bahrein et les Émirats arabes unis – avaient rappelé leurs ambassadeurs à Doha pour protester contre le soutien de l’émirat aux Frères musulmans, après le renversement du régime de Mohamed Morsi, issu de la confrérie et pour dénoncer les liens entre Doha et Téhéran.
Le méga-deal conclu le 21 mai dernier, restera dans les annales des transactions internationales, car son montant est sans précédent et sans équivalent. Il permet à Trump de redresser la balance commerciale des États-Unis, donner du travail aux industriels et aux ouvriers américains. Cette moisson de contrats comble les industries d’armement, et l’on célèbre en Amérique « le plus gros contrat de l’Histoire ».
Selon les observateurs politiques, les États-Unis ne seront pas seuls à profiter de cette pluie de dollars (380 milliards de dollars sur dix ans et donc 38 milliards en moyenne par an), car les dirigeants saoudiens ont pour vieille habitude de prélever leur dîme, et la famille Trump étant toujours dans les affaires, soyez assuré que les uns et les autres ramasseront de grosses miettes.
Il faut aussi savoir que l’Arabie saoudite subit depuis la mi-2014 une chute spectaculaire des cours de sa principale source de revenus : les hydrocarbures, dont le prix a été réduit de moitié. Son budget accuse un déficit colossal de 80 milliards de dollars par an, soit plus de 200 millions de dollars par jour, et ses réserves de change fondent comme neige au soleil. En signant avec les États-Unis et Donald Trump, les dirigeants saoudiens ont donc cassé leur (grosse) tirelire.
Ce deal permet aussi aux saoudiens d’obtenir ce qui leur importait le plus, la consolidation de leur alliance avec les États-Unis, le renforcement de la protection que leur accordent ces derniers depuis plus de soixante-dix ans (et qu’ils ont craint de perdre avec Barack Obama).
Au moment où l’Iran réélit un homme et une équipe qui veulent l’entente et la coopération avec le reste du monde, Trump replace ce pays dans « l’axe du mal ». Ses alliés dans cette nouvelle équipée ont pour nom l’Arabie saoudite et l’Israël de Netanyahou.
Qui se ressemble s’assemble ! Comme l’affirme si bien, Bechir Ben Yamed, PDG du groupe Jeune Afrique.