L’impact de la pandémie du Covid 19, la dégringolade des prix du baril du pétrole ainsi que la crise économique mondiale pourrait permettre au Prince héritier Mohamed Bin Salman une sortie honorable de la guerre du Yémen. En effet, depuis des mois déjà, après le retrait des Emirats Arabes Unis de la force de coalition, MBS cherchait une issue honorable de l’imbroglio yéménite.
Profitant de l’appel de l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu en cette période de crise sanitaire mondiale, la coalition menée par les Saoudiens contre les Houtis annonçait une trêve unilatérale de deux semaines.
Ce cessez-le-feu serait une indication que Riyadh se préparerait à mettre un terme à son engagement à la guerre civile au Yémen, une initiative motivée par le retrait des Emirats de cette crise.
Les indicateurs étaient clairs, il devenait de plus en plus impossible pour la coalition menée par l’Arabie Saoudite de gagner cette guerre et qu’elle était impérative de lui trouver une sortie honorable, pour éviter une réplique de la sortie honteuse de l’Amérique du Vietnam. Le coronavirus est ainsi devenu l’occasion pour sauver la face en cessant les hostilités sur une base humanitaire.
Le Prince Bin Salman serait favorable à s’extraire de l’imbroglio yéménite afin de focaliser son énergie sur la crise économique grandissante au sein de son pays et la menace du Covid 19. Il veut surtout se consacrer à assurer sa montée sur le trône après le départ éventuel de son père.
Toutefois les autorités saoudiennes sont préoccupées par la propagation du coronavirus. Plus de 3600 personnes seraient officiellement infectées avec plus de 50 décès, chiffres considérés conservateurs. Ajoutez à cela les quelque 150 membres de la famille royale qui seraient contaminés par le virus forçant le Roi Salman et le Pince Bin Salman à s’auto-isoler chacun de son coté. La pandémie arrivait au moment où MBS tentait de faire taire toute opposition à son ascendance au sein de la famille royale et la répression à l’encontre des Ulemas.
De plus, le pays fait face à une crise économique mondiale dans le sillage du Covid 19 et la dégringolade des cours du pétrole. Il faut savoir que les exportations du pétrole représentent, pour l’Arabie, 80% de ses revenues.