Chagos: La base militaire de Diégo Garcia en sursis
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Chagos: La base militaire de Diégo Garcia en sursis

Suite au verdict de la Cour Internationale de Justice et du vote à l’assemblée générale des Nations Unis en faveur de la République de Maurice pour récupérer les Archipels des Chagos, une demande pour le démantèlement de la base militaire de Diego Garcia est plus que légitime. Cependant la route pour y accéder sera très longue.

Le parti Lalit, dont l’engagement en faveur du démantèlement de la base de Diego Garcia est reconnu,  a fait une nouvelle déclaration en ce sens. Plusieurs personnalités ont accepté d’endosser une telle demande. Or, la position du gouvernement est à l’oppose de celle de Lalit. Le Premier ministre, Pravin Jugnauth l’a affirmé dans un entretien à la BBC en février dernier : les Etats Unis peuvent continuer à utiliser la base militaire.

Selon les observateurs, il est clair que le gouvernement mauricien, dont la devise est celle du Père Jugnauth, soit « moralité pas rempli ventre », vise à engranger des gains matériels de la nouvelle donne, soit exiger des Etats Unis qu’ils paient un bail pour l’occupation du territoire mauricien. En outre, l’extension de la zone économique maritime de Maurice se voit désormais élargie, menaçant même les intérêts des Maldives, d’où le vote négatif de celles-ci sur la proposition mauricienne à l’ONU.

Il convient de rappeler que, ce fut le 30 décembre 1966 que la Grande Bretagne et les Etats Unis s’accordaient à permettre aux américains d’utiliser les Archipels pour leur défense pour une période de 50 ans expirant le 30 décembre 2016 avec la possibilité d’une extension de 20 ans. Nous voyons difficilement les américains céder la base avant 2036.

Stratégiquement la base est trop importante pour les américains. Ils l’ont utilisé pour lancer des attaques sur l’Iraq et l’Afghanistan après l’événement du 11 septembre 18 ans de cela. Les exercices militaires conjoints de l’Inde et des Etats Unis dans l’Océan Indien récemment démontrent qu’ils ne sont pas prêts de partir mais de renforcer leurs bases. Ils avancent que la lutte contre les pirates et les terroristes est facile à partir de leurs bases dans l’Océan Indien.

Le verdict de la Cour Internationale de Justice et le vote aux Nations Unis ne sont pas contraignants et on voit mal les anglais fléchir. Rappelons-nous des Malouines ou la Grande Bretagne n’a jamais renoncé au territoire des Falklands.